Investissements : Corée du Nord – Rason, paradis résistible

La Corée du Nord, une « terre promise » ? Oui, dit Li Zichen, vice-directeur d’une zone de développement transfrontalière à Rason, sur la rivière Yalu. À la foire de Xiamen, Li est venu chanter sa future « Shenzhen du Nord », promettant la fortune aux investisseurs privés.

Il s’agit bien sûr d’abord de politique. En août à Pékin, un accord est passé entre Jang Song-thaek, oncle du « cher leader » Kim Jong-un et Chen Deming, ministre chinois du commerce. Les deux pays vont relancer Rason, qui végète depuis 20 ans, et une autre zone décidée en juin sur des îles voisines. Rason sera dédiée aux services (logistique, commerce, tourisme, port), Hwanggumphyong et Wihwa à l’industrie (textile, agroalimentaire, développement de logiciels). Les pays vont accélérer la pose des routes, appontements, terminaux et centrale thermique, et offrir le statut de zone franche – une taxe d’affaire à 14% contre 30% en Chine, et l’entrée sans visa.

Les Chinois mordront-ils ? Pas sûr. De nombreux échecs cuisants arrivent régulièrement, dans les tentatives de JV avec le petit voisin du Nord, affamé mais peu éduqué.

Surtout, ils se souviennent du rêve de Yang Bin, qui prétendait créer en 2002 une zone miracle transfrontalière à Sinuiju. Consacrée aux tulipes, elle devait être, selon l’homme d’affaires sino-hollandais « entièrement capitaliste, avec pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire entièrement indépendants». Pyongyang était d’accord. Mais pas Pékin, qui l’avait condamné à 18 ans de prison, enterrant toute l’affaire, plus vite qu’elle n’avait émergé.

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