Cela se murmurait depuis l’été à Hong Kong : pour la 1ère fois en neuf ans, le gouvernement local voulait mettre au pas son opinion trop libre, un des héritages de l’ère coloniale que Pékin supporte le moins.
L’été 2003, le 1er « Gouverneur » de la Région Administrative Spéciale, Tung Chee Hwa avait tenté de raboter les libertés en faisant voter une révision de l’art. 23 de la Constitution : il avait obtenu une manif de 500.000 personnes, convainquant Pékin de faire marche arrière sans plus attendre.
Cette fois, c’est par l’école que cela passe. Des cours de « civisme » patriotique encensant le Parti communiste chinois. Les cours sont facultatifs, et le manuel un « guide » indicatif pour les professeurs. Mais les citoyens savent que dès 2016, le « facultatif » deviendra obligatoire.
Aussi, 120.000 parents et étudiants manifestaient (7/09) devant le siège du gouvernement, certains continuant la grève de la faim.
Leung Chun-ying, le nouveau Chief Executive tient bon, refuse de discuter. Mais face à l’agitation montante, il doit renoncer à se rendre au sommet de l’APEC (Coopération Economique de la zone Pacifique) (Vladivostok, 07/09). Le conflit se durcit.
Le moment choisi par le pouvoir pour l’épreuve de force apparaît risqué : l’imminent Plenum du Comité Central, le XVIII. Congrès du Parti communiste chinois, fournissent aux opposants autant de chambres d’écho, pour se radicaliser et se faire entendre, prenant ainsi le Parti en otage. Dès le 07/09, Leung « étudie prudemment » l’option de faire marche arrière.
Sommaire N° 28