Société : Spécial Tourisme : Les étrangers en Chine

Pour certains, l’heure des vacances approche : le moment est bon, au Vent de la Chine, pour offrir deux numéros spéciaux sur le tourisme (VldC n°24 et 25).

Cette semaine, nous vous proposons de nous mettre dans la peau du touriste étranger découvrant la Chine. La semaine prochaine, nous esquisserons le portrait du voyageur chinois à l’étranger.

Ceux de nos lecteurs qui restent en Chine cet été (par amour ou par devoir), pourront partager deux de nos « Coup de cœur » : cette semaine, l’île de Kinmen, et (allez, nous l’avouons sans vous faire attendre 8 jours), Shangri-La, «annexe du paradis» !

La Chine ne se contentera pas longtemps de sa 3ème place au classement des pays les plus visités : selon l’Organisation Mondiale du Touriste, avec 56 millions de touristes internationaux en 2010, elle détrônerait la France dès 2015 (laquelle recevait 76,8M en 2010).

Sachant que la France comptait 5,71 millions de lits en 2011, on peut se demander si la Chine, avec ses 3,06 millions de lits, hébergera en 2015 le flux attendu. En tout cas, elle s’en donne les moyens. Chaque année, sa capacité d’hébergement augmente : en 2009, elle avait augmenté de 4,4% par rapport à 2008 (+6,6% en 2007 avant la crise). D’autre part, l’Empire du Ciel peut compter sur une des spécificités de son tourisme local : selon The Economist, près d’1 touriste sur 3, chinois d’origine, serait en « retour au berceau familial ». Déclinée de la sorte, l’industrie chinoise du voyage semble donc bien en mesure d’absorber la nouvelle demande.

Quittant les grands centres (en surcapacité), son parc hôtelier se déploie désormais en villes secondaires, sur les villégiatures naturelles (Huangshan), historiques (Muraille de Badaling) ou balnéaires (Hainan). L’offre est surtout chinoise. Longtemps focalisés sur le haut de gamme (où elles tiennent 20% du marché), des chaînes étrangères telles Accor (hôtels Ibis), ou Marriott (Courtyard) cherchent à développer leurs marques moyenne ou d’entrée de gamme (en franchisant notamment) afin de gagner en parts de marché : environ 5% des hôtels de Chine sont sous propriété étrangère, y compris Hong Kong, Macao, Taïwan. Plus « techniques » que les locaux, et capables de se doter d’une stratégie commerciale, ces hôtels ciblent plutôt les 20% de touristes en voyage d’affaires.

Finalement, le touriste venu en Chine apprécier son patrimoine et ses paysages est majoritairement asiatique (Corée, Japon, Taïwan, HK). Suivent la Russie et les USA. Côté Europe, alors que l’Allemagne y vient plutôt pour le business que pour les loisirs, Royaume-Uni et France font le choix inverse.

En majorité, les circuits organisés tiennent le haut du pavé, de 10 à 20 jours sur 3 à 5 villes, par des clients aisés et âgés (retraités). Le circuit individuel est un segment émergent, suivi par un client plus jeune (30 à 50 ans), ou en MICE – formule mixte de voyage découverte, en marge d’un programme professionnel de conférences et de salons : une formule facilitée dans les métropoles par la présence d’infrastructures de transports, et de grands hôtels de qualité.

Chevauchée haletante donc pour ce tourisme, mais la crise guette. Démystifiée, la Chine des grandes villes a perdu de son charme d’antan, et aurait à apprendre de certains pays d’Asie du Sud-Est qui gardent une authenticité en soignant leur environnement, et en entretenant leur patrimoine.

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