Après le lait à mélamine et les huiles de rebut, voici venir les gélules au chrome, dernier scandale de sécurité sanitaire. Ce sont des années rudes pour le consommateur et les autorités qui tentent en vain depuis cinq ans d’assainir le secteur.
On peut produire de la gélatine alimentaire à 20-30.000¥uan/tonne, ou industrielle à 6000¥uan/tonne. Cette dernière, à partir de cuir tanné dans une solution au chrome (cancérigène), en contient 90 fois plus que la norme (2mg/kg). Mais les centaines de PME en concurrence n’ont pas le choix, devant suivre ou disparaître.
Or, la Chine n’a pas encore les inspecteurs chimistes pour traquer les fraudeurs. Au 16/04, à travers tout le pays, 53 personnes étaient aux arrêts, y compris ce patron à Xueyang (Hebei) qui avait incendié ses bureaux pour éliminer les preuves. 57 usines du Zhejiang ont fermé. 13 médicaments de neuf laboratoires, dont Xiuzheng et Gela Dandong sont suspendus.
Les 14-15/04 à Pékin, un colloque de sécurité alimentaire annonce qu’1 Chinois sur 6 s’intoxique à des aliments souillés par bactéries, parasites ou additifs. Depuis 2010, un réseau de prévention nationale se met en place. Le XII. Plan renforce normes et contrôles de sécurité médicamenteuse, accélère la concentration des secteurs alimentaire et pharmaceutique.
En attendant, on est en pleine tourmente : par manque de formation, d’infrastructures, de conscience professionnelle (problème d’éthique) – la crise n’arrange rien.
Sommaire N° 15