Hong Kong : Le paquebot Kwok, éperonné

Tonnerre sur Hong Kong le 29/03: l’ICAC, l’indépendante agence anti-corruption, arrête Thomas et Raymond Kwok, patrons de Sun Hung Kai, 3ème fortune de l’île (15,4MM$).

Plus haute arrestation depuis sa création en 1974. Dans cette Région Administrative Spéciale (RAS) où les magnats décident de tout, cela ressemble à la fin d’une ère.

Elle arrive quatre jours après l’élection de Leung Chun-ying, prochain Chef de l’exécutif (cf article dans ce même VDLC) : point d’orgue d’une campagne très tendue, critique envers la classe politique, et la flambée des loyers depuis trois ans, servant ses intérêts. L’ICAC appréhendait aussi Rafael Hui, ex-chef du Secrétariat de 2005 à 2007, cheville ouvrière de l’élection de l’actuel patron du gouvernement Donald Tsang.

 Et puis resurgit l’autre affaire Kwok, celle de 2008. Walter, l’aîné de la fratrie avait été évincé de la présidence de Sun Hung Kai suite à une querelle : ses frères et la vieille mère avaient convaincu la cour de sa subite « défaillance mentale ». L’aîné prétend avoir été écarté pour avoir tenté d’enrayer des pratiques douteuses au sein du groupe.

Or Walter, seul des trois, est resté en liberté : de là à le soupçonner d’avoir été à l’origine de la dénonciation, il n’y a qu’un pas, que franchissent les observateurs.

Cette affaire en tout cas éclabousse le Chef de l’exécutif présent, les 200 familles dans leur ensemble, et la dynastie Kwok. Libérés sous caution le 30/03, Thomas et Raymond gardaient la confiance du Board des directeurs du groupe, qui venait de perdre 5MM$ en bourse – pour commencer…

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