En Chine comme ailleurs, le gaz de schiste fait bouillonner le marché de l’énergie. Premier énergivore mondial, la Chine détient aussi les premières réserves de cette ressource, jusqu’alors inexploitées, faute de technologies adéquates : 25.000 milliards de m3 de gaz récupérable avec l’aide étrangère (36.000 milliards de m3 selon les USA). Des alliances se forment alors.
En décembre 2011, Shell et CNPC découvraient un site à Fushun (Sichuan). Trois mois plus tard (20/ 03), ils signaient le 1er contrat partage de ressources de ce champ de 3500km².
Sinopec, lui, multiplie les partenariats avec Exxon Mobil à Meigu (Sichuan), avec BP à Kaili et Chevron à Longli (Guizhou). Surtout, Sinopec remportait, en juillet 2011, le 1er appel d’offres, pour un site de gaz de schiste (Nanchuan – Guizhou/Chongqing) où il forait 13 puits. Enfin, il signait un pacte d’exploration-extraction, (soumis cette semaine au Conseil d’Etat) avec Total. Son PDG, Christophe de Margerie, tempère l’enthousiasme chinois. L’objectif de 6,5 milliards de m3 /an extraits d’ici 2015 (dont un tiers chez Sinopec), et 100 milliards de m3/an d’ici 2020, est « ambitieux », voire prématuré – ‘exploration pouvant prendre « des dizaines d’années ».
Cependant le gaz de schiste pour Total, pourrait être le « cheval de Troie » lui ouvrant bien d’autres portes fermées depuis des années. Il négocie son entrée au projet sino-koweiti de raffinerie à 10MM$ à Zhanjiang (Guangdong). Il cède à la SAFE, la tutelle des devises, 2% de ses parts, et guigne une autre prise de participation du fonds CIC, avant d’entrer en bourse de Shanghai. Il vise, en JV avec Sinochem, la licence de vente de ses produits, dans ses bientôt 600 stations-service au sud du pays. C’est avec le gaz de schiste, une porte qui s’ouvre, longtemps attendue !
Sommaire N° 12