Monde de l'entreprise : CCTV, gendarme de malbouffe

La CCTV, la télévision chinoise nationale, célèbre à sa manière (15/03) la journée mondiale du consommateur. Elle plaçait ses caméras cachées chez de nombreux distributeurs étrangers, surprenant un Carrefour de Zhengzhou (Henan) et le McDonald’s de Sanlitun (Pékin) en flagrant délit de vente de viande surfacturée, périmée ou même souillée (tombée par terre).

Les suites ne se sont pas fait attendre, aux Bureaux de l’hygiène et des prix, mécontents d’avoir été surpris dans leur vigilance. Sous 3 jours, les magasins étaient fermés, et d’autres sanctions allaient suivre. En octobre, Wal-Mart (Chongqing) avait lui aussi ré-étiqueté des pièces de viande : 37 employés avaient été interpelés et les 13 magasins de la ville fermés 15 jours, en plus des 578.000$ d’amende. Le Président Chine avait dû démissionner. Surtout, la perte d’image était dramatique : l’infaillibilité supposée de l’étranger volait en éclats – en partie ce qu’on avait voulu démontrer.

Carrefour comme McDonald’s ont réagi au plus vite, sanctionnant les coupables, réitérant leur engagement de qualité et annonçant des mesures sérieuses pour colmater la brèche structurelle par laquelle la faute a pu arriver : les lacunes dans la formation, technique comme éthique, du personnel, et l’impératif de réduire les coûts, face à la flambée des prix.

Sans doute ces deux groupes, et bien d’autres en Chine, resteront vulnérables à ce type de dérapage local, tant que se poursuivra leur pénétration hors d’haleine du marché intérieur. Poussé par la franchisation, le géant du fast-food prétend ouvrir 1 restaurant/jour pour atteindre 2000 enseignes sous 2 ans (1400 aujourd’hui). Carrefour, lui, vient de doubler ses grandes surfaces en trois ans, de 100 à 204.  

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