‘ Sarclant ses primeurs sous sa serre par -10° extérieurs, le pay-san chinois reflète le succès du Président Hu Jintao, dans son pari d’enrichir le monde rural.
‘ Depuis 2003, cette scène se retrouve dans toutes les «ceintures vertes» autour des villes, fruit du soutien public à la création de millions de serres. Les citadins y gagnant une amélioration radicale de leur régime nutritionnel: des légumes frais «quatre saisons».
De même, l’inflation alimentaire (11,7% en déc.) semble le fruit d’une volonté délibérée pour redistribuer au paysan sa part du PIB. De juillet à décembre, le maïs a augmenté de 15%, le blé de 6% et le coton, en pleine pénurie mondiale, de 64%. Et à la veille du Chunjie, moment de bombance, les légumes ont pris 10 à 13% par semaine.
D’autres mesures depuis 2003 ont été la suppression des taxes, l’extension de la sécurité sociale et les aides à la production. Le résultat pour 2009, est un revenu paysan de 5.919¥, en hausse de 10,9% : pour la 1ère fois, elle dépasse celle des citadins (+7,8%). Il reste encore du chemin, avant de rattraper les 19.109¥ du citadin moyen. Mais le progrès est net, encourageant le 农民«nongmin».
Nouvelles difficultés : Froid sévère et sécheresse ont fait griller 4Mha de semailles d’hiver entre Dongbei, Shandong et Centre-Sud. Pour compenser, l’État débloque 15MM$, dont les 4/5èmes en primes à l’équipement (tracteurs, semoirs), le reste en soutien au prix du riz, maïs et coton, tout en instruisant les cadres de base de payer les bénéficiaires avant les labours de printemps.
Pékin tente aussi de protéger le paysan du cadre local : 14Mm² de bâtisses illégales ont été rasées en 2010, récupérant plus de 1000ha de terre arable déloyalement confisquée. De même, le bureau de l’ANP révise la Loi Administrative Rurale, pour endiguer les démolitions forcées des «biens collectifs» (fermes publiques héritées de Mao), qui prolifèrent depuis 2 ans, encouragées par l’envolée des cours du terrain, et par le fait que ces «coopératives» ne tombent pas sous la loi des «biens d’Etat». Déjà, les deux tiers des 2,73millions d’ouvriers agricoles des fermes collectives pékinoises sont devenus actionnaires de leurs biens -mettant un terme à 50 ans de servage qui ne leur accordait qu’un salaire et pas d’intéressement aux profits.
NB: Tout ceci n’est qu’une approche timide vers la réforme de fond, qui octroierait au cultivateur la propriété inaliénable de son sol et le droit de l’hypothéquer. Ceci quadruplerait le nombre des emprunteurs solvables, et pourrait être le terreau de la prochaine révolution industrielle chinoise axée cette fois sur le marché intérieur. Mais ce pas envisagé à l’été 2010, a été abandonné: il devra attendre la prochaine législature et équipe dirigeante, en 2012…
Sommaire N° 4