Agroalimentaire : Xinjiang – une embauche pas coton

Au Xinjiang, comment faire récolter un coton au cours en baisse de 22% sur 2010, par des saisonniers aux salaires en hausse de 40% ?

La réponse est : on récolte moins. «Cotton Belt» du pays dont il assure le tiers de la production, le territoire autonome fait traditionnellement venir chaque automne des centaines de milliers de main d’oeuvre du Shanxi, Gansu et autres provinces du centre. Mais au 10/10, pour récolter ses 2,5 millions de tonnes de duvet blanc sur 1,4 million d’ha, 100 000 cueilleurs et cueilleuses font toujours défaut.

La carence prête à réflexion. En 2000, Canton ouvrait le bal des absents, suivi de Shanghai en 2005. Aujourd’hui, c’est le Far-West qui cale, tandis que Canton et le Delta de la rivière des Perles manquent structurellement d’un million d’actifs. C’est le résultat du plan de rattrapage du Centre-Ouest, initié par Zhu Rongji en 1997 à coup de centaines de milliards de $ en infrastructures et d’encouragements fiscaux aux délocalisations. Chongqing par exemple, dans sa nouvelle zone de Liangjiang, offre une taxe d’affaire de 15% + 2 à 4 ans de grâce, au lieu de 25% dans le reste du pays. Aussi, les saisonniers sichuanais d’hier, travaillent à présent chez eux.

La chute de la natalité joue aussi, après 40 ans de planning faisant fondre les troupes de l’exode rural. En ville, ces «waidi» font étudier leurs enfants, qui adultes, deviennent tout sauf ouvriers.

Finalement, face à la pénurie de main d’oeuvre, la solution pointe à l’horizon: la mécanisation de la récolte des cotonneries, opérationnelle d’ici « quelques années ».

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
10 de Votes
Ecrire un commentaire