Après 3 mois de marée noire sur 5500 km² en Mer de Bohai, le scandale ConocoPhillips (CP) fait toujours grand bruit, renforcé par la vulnérabilité du groupe américain – les pétroliers locaux sont moins attaquables dans la presse.
Sur injonction du Conseil d’Etat (cf VdlC n°28), le groupe texan a suspendu la production sur le site Penglai 19-3, des 231 têtes de forage. Pour le rouvrir, un rapport d’impact environnemental de CP devra avoir été approuvé par la tutelle SOA (State Oceanic Administration). Pour montrer sa bonne foi, CP a présenté ses excuses pour les incidents à répétition et annoncé la création d’un fonds (encore non quantifié) destiné à l’environnement de la baie.
Penglai 19-3 produisait 8,4Mt de brut/an (20% de toute la baie) : manque à gagner qui fait perdre à Cnooc, son copropriétaire, 11% en bourse de Hong Kong (5-7/09).
Le Conseil d’Etat lui, lance « une enquête minutieuse sur les responsabilités », menaçant les responsables de sanctions «selon la loi». Il demande aussi que la construction de nouvelles usines le long de la baie soit suspendue afin de protéger cette région déjà largement affectée.
Selon un avocat et plusieurs experts, le Conseil d’Etat aurait pu être plus ferme. Dans une démarche opportuniste, ils réclament contre ConocoPhillips l’ouverture d’une enquête criminelle, l’accusant d’avoir longtemps, sciemment, dissimulé la gravité de ses actes.
Sommaire N° 29