Le salon du Bourget restera dans les annales de Boeing et surtout d’EADS (Airbus) comme jour de gloire, avec 700 commandes fermes pour son Neo-A320 à nouvelle motorisation, promettant jusqu’à 15% d’économie de carburant. Mais il a permis aussi, discrètement et efficacement, l’entrée de l’aéronautique chinoise dans le grand jeu mondial—ce que le Japon, par exemple, n’a jamais su faire.
D’abord, la COMAC, la corporation chinoise, a ouvert son bureau parisien c’est-à-dire européen, lui permettant de démarcher plus directement les flottes des 27 Etats- membres. C’est son second bureau, après celui aux Etats-Unis.
Ensuite, la COMAC présentait ses deux modèles, l’ARJ21, de 100 places, dont la certification est attendue fin 2011, et son C919, de 168 places, à sortir en 2016. Cet appareil à la ligne si proche de l’Airbus A320 bénéficie d’accords de coopération avec 17 groupes mondiaux, tel Safran-CFM (GE), dont le moteur « Leap », celui du Neo équipera le C919, lui assurant les mêmes performances en carburant. CFM met d’ailleurs la dernière main à une usine chinoise pour monter le Neo en Chine.
Prompt à saisir la balle au vol, fut le groupe Ryanair, dont le PDG M. O’Leary, signait une déclaration d’intention pour 200 commandes, sous réserve d’élargissement de l’habitacle à 178 places. Ryanair «négocie» en même temps, mais sans signer, avec Boeing et Airbus… jouant la concurrence, l’élargissement de l’offre, le bris du monopole des deux géants du transport aérien !
Sommaire N° 24