Argent : Varsovie-Berlin, l’Autoroute du dumping

Rien ne sonne juste dans ce chantier de l’autoroute A2, Varsovie-Lodz-Berlin.

En 2009, la Pologne sonnait un coup de cymbale dans le ciel des chantiers publics européens, en concédant ce tronçon de 50km à une filiale de China Railways, la COVEC, la moins chère, à – de 50% du budget cible (de 710M²).

L’Allemagne avait crié au dumping, soupçonnant Pékin de se servir de la Pologne comme tremplin vers les juteux marchés du génie civil européen. D. Tusk, le 1er ministre, prenait un risque : l’ouvrage devait fonctionner à l’ouverture en juin, de l’EURO 2012 de football (UEFA). Or, rapidement la COVEC subit des retards et se mit à ne plus payer les firmes sous-contractantes, pour tomber en faillite en mai, alléguant des hausses « incompréhensibles » des prix des matériaux et des retards de financement par le client. Elle demandait une révision du contrat, refusée par  Varsovie -qui réclame 190M² de pénalités, et cherche d’urgence une firme capable de rattraper les dégâts.

Mais voici une énigme, soulevée à Pékin en mai par Pierre Lellouche, ministre français du commerce extérieur : le deal aurait bénéficié de subventions de Bruxelles ce qui, sous ce soupçon de dumping cassant l’emploi européen, faisait mauvais genre.

COVEC aurait-elle été débarquée par Varsovie, pour prévenir un scandale ? Pourquoi China Railways (et Pékin) n’ont-ils pas soutenu ce 1er chantier-phare? Finalement, la messe est dite. Covec et Varsovie se sont mis d’accord pour annuler le contrat. Cette décision deviendra officielle dans deux semaines et Varsovie envisage déjà de reprendre le chantier à la fin du mois de juillet.

 

 

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