Pol : Libye—oeufs chinois dans les 2 paniers

Surprise (7/06), le ministère des affaires étrangères, par la voix de son Porte-parole, dévoile qu’à 2 reprises, des émissaires chinois ont rencontré des membres de l’opposition du Conseil National Transitionnel libyen, dont la seconde au fief des insurgés, Benghazi. Le leader Abdul Jalil est attendu à Pékin sous peu.

Pour la Chine, c’est un tournant rare, qui viole sa règle jusqu’alors intangible de ne jamais traiter avec des mouvances séparatistes. En même temps, Yang Jiechi reçoit le 8/06 le ministre en titre, Abdelati al Obeidi, l’homme de Kadhafi. Attitude en apparence « équilibrée », mais qui exprime surtout, sans ambages une exaspération envers son allié:«les deux camps» devraient «prendre à coeur les intérêts basiques du pays et du peuple».

Tardivement, à petits pas, Pékin change de camp, et se veut « médiateur » : même s’il reste peu à négocier -sauf à soutenir une partition du pays, sauvant ainsi une bribe de pouvoir au dictateur de Tripoli. Mais ce scénario semble de moins en moins tenable, avec son acceptabilité qui s’amenuise chaque jour à travers le monde.

‘ La nouvelle position vise à refaire l’image de la Chine en Libye, compromise après y avoir misé sur le mauvais cheval. Elle espère aussi protéger ses 30 milliards de US$ d’investissements (dont 3 déjà perdus en pillages). Le plus intéressant, dans l’affaire, pourrait être le prélude à une réévaluation des voies d’expansion de la Chine : voyant l’Afrique du Nord sous la fièvre du Jasmin, Pékin se pose de sérieuses questions sur la région, en tant que « destination d’investissements sans risque »…

 

 

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