Avant même de le faire au pays, une politique chinoise d’avenir s’exprime … en Europe.
Par la voix de son PDG Jiang Jiemin, Petrochina (CNPC) annonce d’ici 2020 pour 6MM$/an d’actifs pétroliers sur Terre. Raison déclarée : échapper à l’enchérissement du crédit en Chine, une politique destinée à combattre l’envolée de l’inflation. Il ne s’agit donc plus, comme depuis 20 ans de s’assurer des sources de pétrole pour la demande intérieure, mais plus prosaïquement de protéger son capital.
Dans la suite du vice 1er ministre Li Keqiang en visite au Royaume-Uni, Petrochina a repris une part non spécifiée dans deux raffineries d’Ineos, pétrolier privé: Grangemouth (Ecosse) et Lavera (France), chacune de 210.000t barils/jour.
Le prix n’est pas non plus cité, mais forcément intéressant, sur ce marché en récession -Grangemouth, sans cet accord, aurait fermé (2000 jobs). Une fois créée cette JV qui permet à la CNPC de prendre pied en Europe, les partenaires doivent définir le contenu de la collaboration: quel « plus » apporter pour s’imposer sur ce marché mature et très concurrentiel?
Autre chose remarquable dans cette affaire : jusqu’ à présent, les pétroliers chinois investissaient là où le pétrole était (38MM$ l’an passé), y compris chez CNPC, la reprise « mixte » avec Shell de l’australien Arrow pour 3,2MM$ en août 2010. Mais aujourd’hui, le groupe investit là où le client potentiel est : autre temps, autre moeurs !
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