Joint-venture : Histoire de lait qui tourne – l’affaire Yoplait / Bright

Au même moment se concluent deux affaires impliquant des groupes laitiers chinois. L’une en France, l’autre en Mongolie Intérieure (cf rubrique étranger). Sans lien évident. Mais au 2d regard, l’issue en France, eût pu être toute différente, si les laitiers de Chine avaient eu meilleure image !

Yoplait/Bright Après des mois de tergiversations, la coopérative laitière française Sodiaal se remarie, suite au départ de son partenaire, le fonds PAI: pour 800M², General Mills (US) emporte 51% de Yoplait, 1300 employés, n°2 mondial du yaourt. Il bat 15 candidats tels Lala (Mexique), Bel et Lactalis le grand rival, qui entraîne d’ailleurs dans sa chute Nestlé, longtemps favori – ces deux maisons ayant en France une JV. Les 15000 coopérateurs étaient sous la hantise de «remettre les clés indirectement à Lactalis».

Mais le grand perdant, c’est Bright le géant laitier shanghaïen (cf VdlC n°8) qui avait fait des efforts énormes en sa tentative de percée européenne. Il offrait 875M² renonçait à la majorité et ne briguait que le partage des profits, et l’expérience du groupe. Les coopérateurs qui livrent à Yoplait 20% de leur traite, 2MMl/an, cherchaient un partenaire sûr. Pour eux, Bright ne répondait pas au critère.

L’affaire fait penser à d’autres célèbres tentatives de rachat chinois surcoté, boudées par l’étranger. Telle celle du pétrolier US Unocal pour lequel le chinois Cnooc (China National Off-shore Oil Corp.) offrait 18,5 MM$ en 2005 – le Congrès américain avait dit «non» et laissé Chevron racheter le «compatriote» à prix sensiblement moindre. Dans ce refus jouait le déficit d’image, et l’aspect chez Unocal, d’un «fleuron national». Comme chez Yoplait !

 

 

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