C’est une petite tempête au landernau financier global : Zhu Min, vice gouverneur de la Banque populaire de Chine, passera en mai, « conseiller spécial » de D. Strauss-Kahn, le directeur général du Fonds monétaire international (FMI). C’est moins que le poste de vice DG, que Pékin réclame depuis des ans, mais c’est sans précédent.
Le FMI a un problème de représentativité : club de l’Occident, il a toujours été dirigé par un Européen (et la Banque Mondiale, par un Américain). Face à l’état présent de la finance du monde, cette situation devient anachronique.
Le changement serait plus facile, si la Chine acceptait de réévaluer son RMB trop bas, une des sources de son succès à l’export dont le monde, FMI en tête, souhaite la baisse. Ce qu’elle refuse opiniâtrement au nom de la «stabilité». Or Zhu Min milite contre la réévaluation, objection majeure à sa nomination comme n°2 à l’instance financière…
Dans ces conditions, sa nomination comme «conseiller» apparaît un compromis, qui peut être interprété en deux sens : la Chine aurait discrètement convenu de réévaluer à moyen terme, ou bien DSK, à qui l’on prête le projet de démissionner précocement en 2011 pour faire campagne aux élections présidentielles françaises, prête moins attention à ces choses. Il voudrait laisser sa chance à un homme jeune (57 ans) aux excellents antécédents, ex-n°2 de la BPdC, ex-élève de trois des meilleurs universités américaines !
Sommaire N° 8