Au Xinjiang, comme au Tibet, Pékin cherche des solutions pour barrer le retour des sanglantes émeutes de l’été 2009.
Une nouvelle sort avec un mois en retard. A Shenzhen, dans presque le même foyer de violence raciste qu’il y a 6 mois, un jeune ouighour, rôtisseur dans un restaurant Xinjiang était assassiné le 6/01 par un agent municipal «chengguan» d’ethnie Han. La gestion de la crise est instructive : le meurtrier et six compagnons ont été arrêtés dans les heures suivantes et restent emprisonnés en l’attente du procès. La famille du défunt a été invitée 8 jours par avion à Shenzhen, qui a organisé des funérailles discrètes mais honorables et payé aux parents 60.000² en compensation, le triple du plafond usuel. Tout a été fait pour calmer l’affaire, et la maintenir hors du Xinjiang. Même le patron du restaurant a été «incité» à ne pas fermer, mais à rouvrir—business as usual.
Ce qui n’a empêché, 24 jours après, un autre incident potentiellement gravissime de se produire, peut-être par vengeance: en route Urumqi-Wuhan, deux ouighours ont tenté d’incendier le vol CZ, contraint à faire demi-tour après avoir maîtrisé les pyromanes, un homme et une femme.
Enfin aux dernières nouvelles, le Xinjiang rétablit au compte-gouttes le téléphone interurbain et l’internet après 6 mois de black-out, et recrute et entraîne une nouvelle force antiterroriste multi ethniques de 5000 hommes : autant de tentatives de la province, de retour à une vie normale.
Sommaire N° 5