Editorial : Football—un Plan B de la dernière chance

Google partira-partira pas? Le suspense continue. En Chine ou ailleurs, nul ne veut en sourire, vu les lourdes conséquences sur l’avenir des relations entre Chine et monde, sous l’angle de l’internet. Le groupe de Mountain View et Pékin donnent des signes de vouloir maintenir ce lien si bénéfique pour les deux parties.

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Une nouvelle affaire touche de bien plus près les Chinois. A Pékin, à l’AGS (Association Générale des sports, le ministère de facto), l’interpellation le 15/01 de Nan Yong, Président de la CFA, l’association du football chinois. Venue de Shenyang (Liaoning), une équipe de la brigade anti-mafia a passé les menottes à ce Mr Football, en charge de la Ligue et du «Onze» national. Le suivaient en prison Yang Yi-min, vice-président de la CFA et Zhang Jianqiang, patron du corps des arbitres. Limogés depuis, les trois hommes sont accusés de trucage de matchs et de trafic d’influence, lors du transfert d’un joueur et lors de négociations avec un sponsor britannique, le tout, pour des millions ¥uan de bakchich.

Nan Yong sentait le vent du boulet, suite à une petite phrase de Hu Jin-tao dès octobre 2009, qui marquait le coup d’envoi de la campagne de grand nettoyage. Des centaines de limiers experts des mondes sportifs et mafieux entendaient plus de cent joueurs, entraîneurs, sifflets noirs (arbitres véreux), présidents de clubs, cadres de la CFA. Ils en coffraient 24, dont Jia Xiuquan, ex-capitaine et entraîneur de l’équipe nationale.

La purge ne fait que débuter. Un de ses buts consiste à désigner au public, avant le chunjie, des responsables à l’échec du Onze chinois dans la qualification au Mondial d’Afrique du Sud (juin 2010), et exonérer les athlètes. Il s’agit de réconcilier le public avec cette équipe au bout du rouleau (93ième rang mondial), et lui donner une chance de remonter la pente. Liu Peng, ministre des sports évoque la création d’une ligue junior, à partir de 2200 lycées et collèges, pour régénérer le ballon rond chez les jeunes. L’enjeu est clair: trouver pour le football chinois un Plan B de la dernière chance.

Les intéressés (sportifs, jeunes) en doutent. La rafle actuelle ne garantit en rien le changement structurel qui transformerait la CFA (d’époque stalinienne, organe de contrôle des masses) en Fédération élue, autonome.

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Sur le dossier climatique, tout en affichant le « succès complet » de sa prestation à Copenhague, la Chine vit un souci, voyant se matérialiser son cauchemar, un échec du COP 15 dont UE et USA la rendent responsable.

Face à l’orage, elle fait ce qu’elle sait le mieux faire: aller de l’avant. Elle annonce une future taxe de pollution des voitures, un plan de contrôle des rejets de métaux lourds, le renforcement du filtrage des eaux usées (10Mm²) et des fumées des centrales thermiques (capacité totale de 50Mkw). Le ministère de l’environnement a interdit en 2009 pour 19MM² d’investissements, en projets polluants, et l’objectif quinquennal, d’une baisse de 20% des émissions de SO² (air) et de COD (eau), sera atteint fin 2010, dans les temps.

Enfin, dans leur «lettre d’intention» commune, émise avant le 31/01 selon leur promesse du mois dernier à Copenhague, les 4 pays du groupe BASIC (Brésil, Afrique/Sud, Inde et Chine) réitèrent leurs engagements volontaires de réduction de gaz à effet de serre. Pour la Chine, cela donne une baisse d’ici 2020 de 45% de son intensité énergétique, une hausse à 15% de sa part d’énergies renouvelables et une reforestation de 40M d’hectares et de 1,3MMm3 de masse ligneuse. Contrepartie de ces offres qui ne sont pas des coupes contraignantes, mais une atténuation de la courbe de leurs émissions brutes, les quatre pays du BASIC attendent des pays riches la tenue de leur propre promesse : 10MM$/an aux pays pauvres.

 

 

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