En 2007, la Chine confiait au consortium Westinghouse (groupe Toshiba)-CNNC (China National Nuclear Corporation), un contrat pour quatre réacteurs nucléaires AP1000, avec pour condition la remise des 75.000 plans de cet outil inédit.
Aujourd’hui, J. Allen, Président de Westinghouse voit radieux l’avenir de la coopération. 30 des 60 réacteurs à bâtir d’ici 2020 se rangeront dans cette filière de 3e génération, où la dépendance locale demeurera importante. Allen voit la CNNC se profiler en « puissant partenaire », mais aussi « puissant rival », déjà candidat pour une centrale en adjudication en Argentine.
Côté France, les discussions avec Areva et le groupe cantonais CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp) pour bâtir à Taishan deux réacteurs EPR (en sus des 2 commissionnés en 2007) sont avancées. Non sans courage, A. Lauvergeon, la présidente d’Areva dénonce, face au Sénat français, une faiblesse de sa filière : là où le 1er EPR (finlandais) prendra 86 mois à terminer et le 2d (France, Flamanville) 71 mois, Taishan-1 etT-2 n’en prendront que 46.
Taishan-2 est délibérément maintenu à 6 mois de son jumeau de Flamanville, pour le faire bénéficier des progrès faits lors de la construction de ce dernier. En conséquence, l’EPR chinois ne coûtera que 3MM², contre 5 au français et 5,6 au finlandais.
Vue sous cet angle, la synergie envisagée à l’export d’EPR, Areva/CGNPC prend tout son sens, technologie française et génie civil chinois, face aux concurrents américain, coréen, russe, dans la course au prix bas…
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