Charles Bolden, astronaute, Patron de la NASA vient d’achever une rare visite (24-28/10) du centre chinois d’entraînement et de recherche des «taïkonautes» et de la base de Jiuquan. Il en est ressorti lèvres cousues, sans suite à annoncer.
Bolden n’avait pas le choix. Le 15/10, il avait reçu une lettre de quatre sénateurs républicains du comité budgétaire de la Nasa (ses patrons financiers) l’enjoignant de ne pas discuter en Chine de missions conjointes. Contrairement à B. Obama qui les évoquait à Pékin en novembre.
Orpheline de sa navette spatiale dès 2011, la Nasa guigne les «lifts» peu chers de la fusée Long March F, pour ses rotations vers la station orbitale internationale. La Chine elle, aurait encore beaucoup à apprendre de la NASA. Mais côté Sénat, on ne lui pardonne ni le détournement (allégué) de technologie militaire en 2006, sur un satellite commercial américain lancé depuis la Chine, ni la destruction l’année suivante d’un de ses propres satellites pour tester sa capacité en «guerre des étoiles».
‘ Aussi, en attendant mieux, la Chine coopère toujours plus avec l’agence européenne ESA et la Russie, et accélère son programme : le lancement en 2011 de deux vaisseaux inhabités, Shenzhou-8 et Tiangong-1 pour se familiariser avec la technique de l’arrimage, puis d’ici 2020, l’alunissage d’une cabine habitée, et l’équipement d’un labo sur orbite permanente, de taille «assez grande». De quoi faire soupirer la Nasa entière, dont le programme lunaire Constellation vient d’être annulé, faute de budget.
Sommaire N° 35