Pour le monde chinois de l’habillement, c’est un signe inquiétant : Top Form, un des producteurs de soutien-gorge pour Calvin Klein abandonne ses plans d’expansion en Chine. Le site de sa 4eme usine ira en Asie du Sud-Est. Une des raisons citées, est la hausse des salaires de + de 20% à travers la Chine en 2010 (40% à Canton), et le projet politique national de les doubler d’ici 2015.
Entre Thaïlande et Philippines, la paie moyenne est de 200$/mois. Elle est moindre en Chine (150$ à Shanghai), mais la courbe de hausse est plus aigue. Aussi seuls les secteurs à forte marge tels les cosmétiques peuvent absorber une telle hausse. D’autres tels l’électronique délocalisent à Chengdu (Dell), et à Wuhan, Zhengzhou (Foxconn), tablant sur les fortes cohortes de demandeurs d’emploi à l’intérieur du pays. Mais Eddie Wong, PDG de Top Form prédit : « ce n’est qu’une question de temps avant que la Chine ne devienne plus chère qu’ailleurs ».
Il pourrait faire erreur, car l’enchérissement des salaires chinois est suivi ailleurs, par des millions de prolétaires, de Dhaka à Saigon, via Calcutta et Jakarta, anxieux d’obtenir les mêmes hausses et disposant de droits syndicaux. Témoin, le Cambodge, où des dizaines de milliers d’ouvriers textiles font grève depuis mi-septembre pour imposer une enveloppe mensuelle de 93$, contre les 61$ de l’offre du gouvernement.
Sommaire N° 31