A la loupe : Petites nouvelles du front de la santé

Cette semaine, le ministère de la santé conduit une campagne exceptionnelle de vaccination anti-rougeole, cause de cécité, pneumonie et encéphalite. En 10 jours, 100M d’enfants (8mois-14 ans) seront immunisés. Quasi disparue d’Europe et d’Amérique, la rougeole a contaminé 52.000 petits l’an passé, avec 39 décès : l’Etat ne pouvant atteindre son objectif d’éradication d’ici 2012, cela a motivé sa réaction énergique. Dans les familles cependant, les infirmières ont rencontré un problème classique: la méfiance. Certains parents évoquant des troubles après le vaccin, d’autres doutant de sa qualité. Soutenu par l’OMS, l’Organisation Mondiale de la Santé, Hao Yang le directeur national de l’épidémiologie, demeure ferme : pour terrasser le mal, il faut un «mur d’immunité» chez tous les enfants. Par contre, et c’est nouveau, le ministère s’interdit la contrainte : les enfants ne seront vaccinés qu’après accord signé des parents.

Un fléau nouveau fait parler de lui : l’anaplasmose HGA, frappant les femmes et adultes (40-70 ans) en milieu rural. Transmise par les tiques voire moustiques, mouches et autres arthropodes, elle cause démangeaisons, fièvre hémorragique voire méningite, parfois mortelle. Découverte en 2006, elle est aujourd’hui détectée dans 12 provinces, avec au moins 31 morts -et sans doute bien plus, ces cas ne concernant que Henan et Shandong. Dans les provinces, des voix dénoncent l’apathie des services épidémiologiques, n’ayant lancé l’alarme auprès des médecins de base que cet été. Le ministère admet ignorer le nombre de cas de cette pathologie encore mal connue, dont même le virus exact reste à isoler.

A Canton, une maladie plus familière se manifeste : la fièvre Dengue. La ville s’en inquiète à deux mois de ses Jeux Asiatiques. Transmise par un moustique, cette infection parfois mortelle a son pic de diffusion en septembre-octobre, et 11 cas sont déjà repérés à Dongguan…

Sur un autre front, la réforme de la santé va de l’avant, dotée, depuis 2009, de 125MM$ avec lesquels elle élargit le champ de son assurance médicale, construit ou équipe des centaines d’hôpitaux nouveaux, et teste son mode de gestion (re) nationalisée des soins de santé.

Or, ce système révèle ses lacunes. A Zichang (Shaanxi), l’Hôpital du peuple a vu la mairie effacer son ardoise de 15M¥, prendre en charge les salaires tandis que l’hôpital renonçait à sa surtaxe de 15% et à sa facturation libre des médicaments, passant aux remèdes conventionnés deux fois moins chers. Le problème : le médecin a perdu son « revenu gris », et sa motivation avec : « on retourne à l’époque de Mao », dit l’un d’eux…

Un autre hôpital fait parler de lui : celui de l’étranger, avec médecins expatriés offrant des services (bilingues) de qualité, à prix exorbitant. Jusqu’à présent, ils étaient limités à des JV à 70% d’investissement extérieur. Désormais, ils auraient obtenu le droit à 100% : ce qui leur garantit 30% de profit supplémentaire, pour devenir «la coqueluche» des milieux expats et de la haute société urbaine !

 

 

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