Pol : Cambodge : la protection chinoise

Le 23/06 était jour de la Chine à Phnom Penh : Chi Wangjun, commissaire politique (logistique) de l’APL remettait 257 camions kaki dont 200 de transports de troupe. En avril 2010, pour le punir d’avoir cédé à la Chine et extradé en décembre 20 ouighours réfugiés sur son sol, Washington avait supprimé une livraison équivalente au petit royaume. La réplique chinoise est donc rapide (deux mois pour rassembler ces équipements neufs spécialisés), et claire : Pékin interdit toute rétorsion sur ses alliés. A Shanghai en mai, Hu Jintao avait annoncé ce cadeau, additionné de 50.000 uniformes. Et dans le cadre de l’Asean, 400 produits cambodgiens peuvent entrer, en Chine, libres de taxe.

Le sens de l’action est aussi net : en influence sur l’Asie du Sud-Est, la Chine relaie les puissances de l’Ouest: dès le lendemain de la déportation des 20 Ouighours, arrivait Xi Jinping avec un chèque de 1,2MM$ d’aide. Les deux pays depuis lors, démentent sans sourire le moindre lien entre les deux événements. L’évolution de ces liens étroits surprend d’ autant plus l’oeil occidental, qu’en fin des années ’70, la Chine avait soutenu les Khmers Rouges, formation maoïste responsable de massacres et de famine ayant éradiqué le tiers de la population cambodgienne.

Mais le Cambodge, pays très pauvre, prend ses moyens de subsistance là où il peut : comme disait Racine, « sans argent, l’honneur n’est qu’une maladie ».

 

 

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