A la loupe : Wen Jiabao monte au créneau de l’Asie : Inde, Mongolie, Myanmar

Inde (27/0501/06): que la volonté politique de rapprochement entre ces colosses de l’Asie soit moins forte que les méfiances, se lit dans la simple date de la dernière visite d’un président indien en Chine : K.R. Narayanan en 2000, 10 ans en arrière. Cela se voit aussi aux tensions militaires de 2009, et au recul des échanges, à 43MM$ contre 52MM$ en 2008.

A Pékin, les leaders sont convenus de reprendre les palabres sur le tracé des frontières. Delhi espérait le soutien chinois à sa demande d’un siège permanent au Conseil de sécurité. Mais Pékin, qui a ce stade, ne soutient ni Delhi, ni Tokyo, ni Berlin, l’a déçu en ne proposant qu’un siège tournant pour l’an 2011-2012.

Chine et Inde se reprochent aussi mutuellement de ne pas jouer franc jeu commercial (marché indien impénétrable aux télécoms chinois, marché chinois imprenable en pharmacie, infrastructures, finances). Au terme des débats, Patil ne put signer que deux déclarations d’intention sur des sujets mineurs (sport, aviation). Ce qui ne l’empêche de repartir satisfaite, prétendant avoir rempli son contrat : arracher le dialogue à 10 ans d’ornière.

Mongolie, 01/05 : quelques heures passées à Oulan Bator avec son homologue Sukhbataar Batbold, ont au contraire été très productive pour Wen Jiabao, leur permettant de signer neuf accords de coopération en infrastructures, éducation et énergie nucléaire, à commencer par des fournitures mongole de minerai d’uranium. Wen apportait un chèque de 500M$, en prêt.

Myanmar (Birmanie), (2-3/06) : s’agissant d’un pays allié, ce sont deux jours que Wen Jiabao accorde à la junte des militaires, temps de signer d’autres contrats (pétroliers, commerciaux, d’éducation) et de les conseiller sur leur projet mal parti d’élections cette année, désavoué par l’Occident et par l’opposition d’Aung San Suu kyi

NB : il est fascinant d’observer Pékin testant hors de son sol ce système électoral qu’il n’aime pas, mais dont il souhaite étudier les avantages et inconvénients. Toutes les approches étant bonnes, pour concilier à l’avenir stabilité, croissance et maintien au pouvoir

 

 

 

 

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