A 15 jours du début de la coupe du monde de Football, la Chine, qui n’est pas qualifiée, va de l’avant en nettoyant les écuries d’Augias de sa corruption sur gazon : la pratique du trucage des résultats des matches de ligue et sa raison d’être financière, les paris clandestins.
Arrêté fin février, l’ex-n°2 de la China Football Association, Nan Yong (47 ans) est livré à la justice, l’instruction bouclée. Le procès serait imminent, à Shenyang. Suivant qu’il sera jugé comme directeur du football à l’Administration Générale des Sports (donc fonctionnaire), ou comme patron de l’Association Nationale du Football (privé), il risque la mort ou 10 ans de prison. La même peine capitale est encourue par Li Jun, ex-arbitre international, qu’on disait «sifflet d’or» pour sa supposée probité, aujourd’hui en attente de son procès.
En même temps, depuis janvier, 369 membres de 24 réseaux de paris en ligne ont été arrêtés, et 360M² (si-si!) confisqués. L’enjeu n’est pas que moral : les loteries légitimes récupèrent 10 fois moins de petits sous des joueurs que les clandestines. Surtout à la veille de la fête mondiale du ballon rond où les Chinois s’efforcent désespérément de «jouer» par procuration devant leur écran, faute de pouvoir se produire sur le gazon. Or dès 2006, « Global Betting », de Londres, estimait ce marché du pari sur le football à 33MM$ – le chiffre avait triplé sur 2 ans plus tôt…
Sommaire N° 20