A défaut d’être le plus grand supertanker du monde, c’est celui de Chine. Lancé à Canton semaine passée, le Xin Pu Yang fait 333m de long, 310.000TJB (tonne de jauge brute) de capacité. Sous pavillon de la China Shipping Development (Shanghai), il cingle vers le Proche-Orient. Ce type de commande de pétroliers « VLCC » (Very large crude carriers) est encouragé par l’Etat, pour rapatrier des parts du transport maritime du brut importé, à 80% aux mains de l’étranger. Un enjeu important, car ce trafic explose.
NB: signe des temps, le Xin Pu Yang dispose de pompes à eau puissantes, pour repousser les pirates somaliens.
Au même moment, Pékin arrive en tête du palmarès de la construction navale en 2009 : avec 53,2Mt de TJB engrangés dans leurs carnets de commandes, les chantiers chinois privent la Corée du Sud de leur 1er rang mondial et s’adjugent 44,4% du marché contre 40,1% à celle-ci. N°3, le Japon qui avait longtemps occupé la 1ère place, se contente du reste.
La crise, et 20 ans d’efforts d’équipement et de concentration ont permis aux arsenaux célestes ce bond en avant : qualité et sophistication des navires, cédant aujourd’hui le pas au facteur-prix où la Chine est imbattable. Ce qui n’est pas dit, est la faible marge de leurs chantiers: tant en Corée qu’en Chine, pour de nombreux arsenaux incapables de suivre ce marche ou crève, la fermeture sera inéluctable.
Sommaire N° 2