A la loupe : HONG-KONG – Une dissidence anarchique

Hong kong et taiwan, sous la crise, face à la chine

Vieux satellites de la Chine, Hong Kong et Taiwan subissent de plus en plus son écrasante attraction économique, et tentent, tant bien que mal, de concilier la relance, le maintien de leur autonomie et les aspirations démocratiques de leurs populations turbulentes. Tout en évitant les remises en cause frontales de l’influence du géant voisin.

Exercice difficile à tenir, comme le révèlent les difficultés actuelles de leurs gouvernements…

Hong-Kong – une dissidence anarchique

Récupérant Hong Kong en 1997, la Chine s’était octroyée le meilleur deal possible, lui permettant de placer aux mains de ses fidèles l’exécutif et le législatif, sans partage avec une opposition atomisée en multiples mini-partis.

Mais 12 ans après, des nuages s’amoncellent. Le 18/12, les habitants de Tsoi Yuen, qui protestaient depuis 2008 contre la destruction de leur hameau au profit d’un TGV HK-Canton, reçurent l’appui inattendu de centaines de jeunes qui encerclèrent le Legco (Parlement), aidant les pan-démocrates à imposer un moratoire sur ce chantier.

Cette victoire n’est qu’éphémère. Le cabinet de Donald Tsang a entre-temps obtenu du Legco 3 jours de débats-fleuve pour remettre le vote sur ses rails. Mais la symbolique de cette fronde contre un train accélérant l’intégration à la patrie, n’échappe à personne. Pas plus que la manif de 10.000 jeunes le 01/01 contre la Mission de la Chine à Hong Kong, action qui devait d’ailleurs se répéter autour du Legco les 15 -17/01, jours du débat sur la liaison ferrée.

Ces dissidents de la «4. génération» disent leur refus d’un chantier qu’ils trouvent trop cher (8,6MM$) et pas assez débattu. La contestation trahit aussi l’appauvrissement des jeunes depuis 10 ans, dû à l’affaiblissement des créations d’emplois, et à l’explosion du nombre des diplômés. De 1997 à 2008, dit MingPao, alors que les Hongkongais voyaient leurs salaires monter de 9,4%, les 20-24 ans ont perdu 8,5% (7500hk$ /mois en 2008) et les 15-19 ans, 12,7% (5500hk$), tandis que les diplômés passaient de 18,6% (1996) à 30,6% (2006). Hong Kong est entré dans l’ère des sociétés à forte matière grise, avec le même malaise qu’en Europe, face à un nouvel ordre de vie, qui reste à inventer…

Mais ce ne sont pas que les jeunes qui grognent. Le 11/01, Andrew Li, juge suprême local, fit un discours de défense de l’indépendance de la justice du Rocher, au moment-même où Pékin chantait les vertus de celle de Macao, plus docile à ses yeux. Le 27/01, cinq élus d’opposition prévoient de démissionner, un par circonscription, pour imposer une réélection partielle sur le territoire. Par ce geste, ils entendent imposer un référendum sauvage sur le suffrage universel, et forcer Hong Kong et Pékin à s’engager sur 2012, voire 2017 comme date limite au passage à la démocratie. La forme du scrutin est douteuse, le mode de décompte des voix retenu par les démocrates est contesté les assurant d’une victoire sans risque. Ceci n’empêche que la demande de Hong Kong en un renforcement du cadre de la démocratie s’entend haut et fort: en période de récession, l’argument de « la reconnaissance obligatoire envers la main qui vous nourrit », a plus de mal à se faire entendre. Suite news 3 TAIWAN—les retrouvailles patinent

 

 

 

 

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