En activité depuis le 1/01, cinq ans après sa signature, l’accord de libre échange Chine-ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) doit créer la 3ème zone commerciale du monde, au PIB de 6.600MM$ et au commerce de 4300MM$. Mais les débuts peinent, du fait que les deux tiers de ses 1,9MM d’âmes sont d’un seul pays, la Chine.
Face à l’ASEAN, Wen Jiabao aime décrire son pays comme l’éléphant bienveillant, à l’ombre duquel prospèrent le reste de la faune. Mais ce mois-ci, d’autres partenaires le voient différemment. Le 7/01 à Bandung (Indonésie), 50.000 patrons/employés de PME manifestent dans les rues, craignant de disparaître sous le flot des marchandises chinoises. Le ministre de l’économie Hatta Rajasa lance une notification de renégociation et de sursis d’un an à la levée des douanes, démarche immédiatement dupliquée par la Thaïlande et la Malaisie.
Les Philippines résument le sentiment dominant de l’ASEAN: la Chine tirera l’avantage maximal de l’accord, en agriculture et en agroalimentaire, sauf en riz (Vietnam et Thaïlande), café (Vietnam) et noix de coco (Philippines). Tous ces pays, en deuil pour de longues années de leurs marchés euro-US, sont anxieux de renforcer leurs échanges inter-asiatiques, mais pas au prix de la prise de contrôle chinoise de leurs marchés domestiques.
Sommaire N° 2