La torpille nord-coréenne (?) qui coula une frégate sudiste le 25/03, envenime les relations entre Chine, Corées, voire Japon. Il se dit que Kim Jong-il, le «cher leader», aurait écourté sa visite à Pékin, déçu que ce dernier lui ait refusé l’aide qu’il espérait. Mais le Président sud-coréen conservateur Lee Myung-bak lui, ne cache pas sa déception suite à cette visite accordée à l’agresseur présumé. Séoul regrette la tentative par Pékin d’enterrer l’affaire (qu’il qualifie d’«incident malencontreux»), et ses efforts pour se démarquer de l’enquête maritime internationale et de ses conclusions condamnant Pyongyang. Quoique cette prudence ne soit peut-être pas une si mauvaise idée, par exemple pour retenir le Nord d’un irréparable geste de désespoir.
Les 15-16/05, par ailleurs, on constate un dérapage des relations Chine-Japon. A Gyeongju (Corée du Sud), au trilogue des ministres Yang Jiechi (Chine), Katsuya Okada (Japon) et Yu Myung Hwan (Corée), Okada appela la Chine à réduire son arsenal nucléaire, ou «au moins s’efforcer de ne pas l’augmenter». Sur quoi Yang menaça de quitter. Pour finir, le sommet se poursuivit cahin-caha, Yang et Okada s’ignorant ostensiblement. L’éclat intervient après un passage de navires de guerre chinois entre îles nippones, très mal pris à Tokyo. L’affaire est sérieuse, car depuis l’arrivée au pouvoir du nouveau leader Hatoyama, Tokyo et Pékin espéraient la réconciliation, après tant de décennies de froid ponctuées d’embellies précaires. Restent malgré tout deux chances, ce mois encore, de remettre la relation sur ses rails : le sommet trilatéral à Jeju (Corée) les 28-29, et la visite d’Etat à Tokyo de Wen Jiabao (31/05 et 1/06)…
Sommaire N° 19