A la loupe : De volcan en exposition universelle

Même à 10.000km de la Chine, le volcan islandais a ses répercussions sur l’Empire du Milieu. Dès le second jour d’émission de ses nuages basaltiques (17/04), des dizaines de milliers de voyageurs restaient bloqués aux aéroports, des centaines de vols vers l’Europe ayant été annulés. Dont 2500 Français, chiffres consulaires (500 à Pékin, 1000 à Shanghai et 1000 à Hong Kong), et devaient régler, quasi-seuls, leurs problèmes de visa, d’hôtels etc.

Lundi 19/04, suite au décollage d’un vol Air France (rerouté vers Bordeaux afin d’éviter la nappe de poussière en suspension), la tension régressait. Mais les compagnies ne vendaient plus de nouveaux billets avant le 5 mai -délai nécessaire pour résorber le « trop plein ».

Ces perturbations troublaient le déroulement d’événements sino-internationaux (missions, salons, expositions) ainsi que le fonctionnement des groupes expatriés, aux cadres en va-et-vient entre leur base locale et leur siège : rares étaient ceux aux états-majors chinois au complet.

Grâce à la reprise d’environ la moitié des vols à partir de jeudi, le Salon de l’Auto de Pékin (23-27/04) (cf ci-dessous), pouvait in extremis réunir les PDG des constructeurs européens.

Mais à l’Exposition Universelle de Shanghai, José Frèches, Commissaire du pavillon français et différents sous-traitants ne rejoignaient leur poste qu’à 8 jours de l’ouverture. De même, le salon NEPCON de l’électronique vivait (20/04, Shanghai) une ouverture chaotique. Et si la visite du Président Sarkozy était maintenue (27-28-30/04, Xi’an-Pékin-Shanghai), la présence de sa suite (presse, conseillers) était tout sauf certaine.

Pour rassurer les tour-operators, les aéroports de Shanghai faisaient le 18/04 cette promesse rare en Chine : tout retard de vol durant l’Exposition entraînerait repas et boissons gratuits après 2 heures, hôtel gratuit après 4h (à charge des compagnies). Durant les 6 mois de la durée du show, cette garantie visait les 3 à 5M de visiteurs étrangers gagnant Shanghai par la voie des airs. Au total, 100M sont attendus, dont 90% Chinois.

Autre front mal stabilisé: l’Expo-même, où six jours de «soft opening» (20-25/04) ont révélé des dysfonctionnements. Les 200.000 visiteurs du 1er test (50% d’un jour normal) firent des heures de queue derrière les quelques pavillons ouverts, ce qui provoqua quelques dégâts (bris de vitre au pavillon allemand). D’autre part les bâtisseurs travaillaient contre la montre : à J-5, 20 pavillons restaient en construction (sans parler de décoration).

Le Pavillon chinois (pyramide inversée de 69m de haut, 160.000m²) ne montrait que quatre salles. Il fut néanmoins remarqué, tout comme la splendeur du pavillon d’Arabie Saoudite (signé Sir Norman Foster, au coût de 146M$, record de l’Expo).

Enfin, la sécurité locale est sur les dents : les opérateurs des scanners aux 870 bouches de métro; les 30.000 policiers ayant arrêté en 11 jours, 6000 voleurs, bateleurs forains, prostituées ou marchands ambulants; les îlotiers et dizaines de milliers d’agents en civil, sur l’expo ou à bord des bus… plus de repos, jusqu’à fin octobre !

 

 

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