Joint-venture : L’Argentine ne baigne plus dans l’huile

Péripétie minime, incident limité dans le temps— mais l’affaire permet de jeter un regard sur un domaine peu visible d’ordinaire, celui des relations de la Chine avec un nouveau marché mondial qu’elle crée, et des continents qu’elle arrache à des décennies d’apathie, comme l’Amérique Latine, l’Argentine en l’occurrence.

Le 5/04 Buenos Aires convoque l’ambassadeur chinois, suite à la menace de Pékin de suspendre ses achats d’huile de soja pour traces de solvants trop élevées.

Argument jugé improbable par les experts -les autres clients mondiaux ne relèvent pas cette tare. Mais la Chine ferait rétorsion à des mesures antidumping contre son textile, et le US Department of Agriculture prête à Pékin la tentative de forcer Buenos Aires à casser ses prix, alors qu’elle doit écouler une récolte massive de 53Mt de soja d’automne.

Sur le fond, la Chine déficitaire en oléagineux, est forcée à importer toujours plus. La fermeture administrative va réduire l’importation—jusqu’à 1,2Mt dans l’année, disent les professionnels de China National Grain. Premier exportateur mondial de cette huile, l’Argentine y perdra jusqu’à 2MM$, mais elle ne se laisse pas faire.

Portant l’affaire sur le front diplomatique, elle force la Chine à choisir, entre partenariat d’avenir et « bon coup » à court terme.

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