L’ultime maître mot du Ministère des chemins de fer, est «export». Ayant signé pour 2,3milliars de USdollars de contrats en 2009, la Chine livre du chemin de fer classique en Turquie et au Venezuela, et soumissionne en Arabie Saoudite (TGV), Russie, Brésil, Mexique, Iran, voire Pologne, Inde et Australie, ainsi que les 17 pays de son plan « TGV-Asie ». Pour tous les pays fournisseurs de minerais, l’offre pourrait être sans certification internationale, avec certification locale allégée.
Les USA aussi sont demandeurs—mais la Chine aura la concurrence des leaders mondiaux, plus chers mais surs. L’Amérique projette 13 lignes, avec 8milliards $ de financements, sur des trajets comme Tampa-Orlando, New York-Buffalo, Los Angeles-San Francisco, Chicago-Detroit.
Mais même avec les pays moins à cheval sur les normes, les 1ers retours évoquent des problèmes. Sur la ligne envisagée Kunming-Singapour, Thaïlande et Malaisie se désistent pour l’instant, estimant le projet trop cher et évoquant des questions politiques. Pour Bangkok, par exemple, la traversée de voisins comme Vietnam ou Birmanie éveille des problèmes de sécurité.
En Malaisie, les TGV sont pour « 10 à 15 ans », dit un haut cadre. De même, Taiwan, à qui Pékin préparait une liaison TGV par voie de presse, a vite rejeté la possibilité d’une telle réalisation à bref délai, tout en réprouvant la méthode d’annonces de TGV par mégaphone : réglons d’abord les problèmes politiques, avant de parler « tunnel » et liaison fixe !
Sommaire N° 12