A cette époque, plus que de coutume, le pouvoir met les bouchées doubles, avant le chunjie (春节) : hyper-activité nécessaire pour gérer la vague de froid, la sortie de la crise, et surtout peut-être, l’après-Copenhague.
Pékin a gagné son pari d’interdire toute coupe obligatoire des rejets de CO2 aux pays émergents, aidé en cela par l’intransigeance des USA qui prétendaient vérifier l’effort de ceux-ci, avant d’entamer le leur, ce qui ammena l’Inde à rejoindre la Chine dans le front du refus.
Ce même sommet du COP15 vit aussi, hélas, un étrange recul de l’UE, fer de lance pourtant de tout travail réel contre ce réchauffement climatique. Elle n’était pas invitée à l’ultime palabre inofficielle entre pays du BASIC (Brésil, Afrique Sud, Inde, Chine) et USA d’où émergeait le faible texte final.
Depuis lors, Ubion Européenne, USA et bien d’autres accusent la Chine d’avoir fait dérailler cette coopération sur l’avenir de la planète… Est-ce un hasard si au même instant, Washington confirmait des ventes de missiles Patriote (7/01) à Taiwan, et imposait un droit compensatoire sur certains aciers chinois (5/01) ?
Dans ce contexte chargé, on découvre le départ de He Yafei, vice ministre des affaires étrangères, peut-être comme ambassadeur à l’ONU— ce n’est pas une promotion. Sing Pao, journal de Hong Kong croit deviner une sanction pour la perte d’image de son pays. Diplomate jeune (55 ans) et doué, He apparaît surtout, à Copenhague, comme victime d’un rôle. Certes, durant ces 15 jours, il a été à la pointe des critiques contre les pays riches et du refus à toute ébauche d’accord. Il a surtout été lâché par les siens, face à des leaders d’un calibre plus haut que lui, sans mandat pour concéder, obligé de s’en tenir à un blocage qui coûtera à son pays en terme d’image. Plus qu’une incompétence, le rappel de He Yafei exprime donc les carences d’une chaîne décisionnelle inadaptée à la diplomatie, ainsi que les désarrois de l’appareil suite à son échec.
Parmi les autres mesures publiques récentes, comptent les préparatifs d’une taxe foncière, pour prévenir l’éclatement de la bulle sur un marché immobilier surchauffé. Elle pourrait être testée par zones dès 2010. Autre projet, mûr celui-là : l’adoption (26/12), après des années de débats, d’une loi de redressement des torts qui assure au citoyen dédommagement pour tout préjudice physique ou mental, sur sa santé ou sa réputation, par des mauvais produits, un accident ou un cadre de travail trop stressant. La presse locale estime cette loi à l’avenir, aussi lourde d’effets que celle régissant la propriété.
Au 01/01, la Chine et 6 pays de l’ASEAN (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) lèvent leurs taxes douanières sur 7000 produits et 90% des échanges (minéraux, fruits/légumes, biens industriels) : à140MM² cette année, ils devraient doubler par rapport à 2005.
Enfin, dix métropoles riches remplacent les permis de résidence aux migrants, de manière à leur octroyer les mêmes droits qu’aux autochtones. Shanghai va même plus loin, ouvrant à six types de professionnels étrangers le permis de 5 ans : avant-goût d’un avenir peut-être plus trop lointain !
Sommaire N° 1