Temps fort : Hillary Clinton et Pékin veulent réinventer la ‘Chimère’

La Chimère, animal mythique, existe: c’est la pompe financière-industrielle «Chinamérique», la Chine produisant, les USA consommant et payant en bons du Trésor, dont elle a 700MM$ à ce jour. L’ensemble est ce bloc  hétérogène de 13% de la surface terrestre, 25% de la population, 33% du PIB.

De cette alliance organique, Hillary Clinton, en sa 1ère visite à Pékin (21 et 22/02), cheffe de la diplomatie américaine, doit lancer la révision avec ses hôtes.

Emissaire d’un cabinet US tout juste sorti des urnes, démocrate de surcroît, H. Clinton ne peut que vouloir être ferme: marquer son territoire, infléchir la relation vers un sens moins affairiste et plus droits de l’homme. Elle voudra aborder le sujet qui fâche: la Charte 2008 de Liu Xiaobo et 8000 signataires. Hillary ne peut faire moins, puisque la demande de démocratie émane de la base chinoise, et se réfère aux plus américaines des valeurs.

Autre question lancinante : celle du yuan sous-évalué, «détruisant les emplois des  Américains», vieux reproche yankee. Elle pourrait se résoudre sans trop de difficultés: Pékin semble vouloir suivre son lent chemin vers la convertibilité, et surtout décider à ne pas vendre mais au contraire continuer à acheter des bons d’Etat. A vrai dire, Pékin n’a pas le choix, sauf à tout perdre, et plonger la finance mondiale un étage plus bas en enfer : « je te tiens, tu me tiens »… 

On abordera aussi d’autres dossiers antiques, tel celui d’Israël et du règlement de la guerre au Proche-Orient, et ceux des pays que Bush surnommait les « Etats-voyoux » : Corée, Soudan, Iran…

Une crise est possible, sur le réarmement de Taiwan, menace brandie par Clinton en réaction à la montée en puissance de l’armée APL. Ici, une donne nouvelle surgit, avec la reprise cette semaine du dialogue militaire. La Chine réclame la levée de l’embargo sur les ventes d’armes de l’Ouest -un deal est il possible, après un traité de paix entre les deux rivages du détroit de Formose ?

Tâche urgente, les deux pays doivent se concerter contre le réchauffement global, et adhérer à part entière à la future convention de Copenhague de décembre. Renforcer les bourses locales d’échanges de crédits carbone, puis les relier au système global. Se fixer une plateforme commune, à défendre à Copenhague, sur les aides que l’Ouest devrait fournir aux pays en voie de développement, par transfert non commercial des technologies d’énergie propre.

Projet brumeux, mais dont pourrait dépendre l’avenir de l’humanité : les USA doivent amener la Chine à lever son veto sur la demande d’entrée de  Tokyo au Conseil de Sécurité, pour que les puissances contrôlent ensemble le terrorisme,les circuits financiers, le réchauffement global. Entre Chine et USA c’est en définitive, d’un partage du monde qu’il est question

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire