Pol : Second tour africain pour Hu Jintao

Second tour africain pour Hu Jintao

De nouveau en route, Hu Jintao! En Arabie Saoudite (10-12/02), il propose un dialogue stratégique avec les Etats du Golfe, afin de sécuriser les sources chinoises de pétrole, un accord de libre échange (échanges en 2007: 58MM$ et +60% au 1er semestre 2008). Il signe une pré-accord pour un monorail à 1,7MM$ entre la Mecque et Medina, à construire par la Chine sous 2 ans.

En Afrique noire (13-16/02) il passe au Mali, au Sénégal, en Tanzanie et à Maurice. Le but est de prouver que Pékin s’intéresse aussi aux régimes africains démocratiques, même durant la crise, de l’autre, ouvrir ou renforcer les intérêts chinois miniers (Tanzanie, Mali, Sénégal), des fermes géantes (Sénégal). Partout, il sème des projets de ponts, autobus ou hôpitaux, et éponge une partie de la dette locale… Investissement sur l’avenir, car selon cet expert européen, « la présence chinoise en Afrique, n’est durable que par l’acceptation des populations locales » !

NB: simultanément, Xi Jinping, vice Président et Hui Liangyu, Vice 1er ministre étaient en Amérique Latine, en deux visites séparées qui ont porté leurs pas dans neuf pays, dont Brésil et Argentine.

 

Yang et Rabe, deux héros aux destins croisés

Voici les histoires de deux hommes aux destins croisés, tous les deux au service de l’humanité en général, chinoise en particulier.

[1] (Après des décennies, John Rabe connaît une gloire posthume, grâce au réalisateur allemand Fl. Gallenberger et au film qu’il vient de lui dédier. En 1937, les troupes nippones soumirent Nankin à six semaines de terreur égorgeant et assassinant : le bilan fut de 142.000 victimes selon un tribunal allié, 300.000 selon la Chine.

Rabe était directeur d’une usine Siemens d’équipements électriques, et président du Comité int’l de la « zone de sécurité ». Il s’apprêtait à rentrer au pays après 30 ans d’expatriation locale, quand déferla la meute japonaise : changeant ses plans en catastrophe, il resta pour organisa cette concession de 7km² et veiller sur la sécurité de sees  200.000 habitants. Il réussit, en se prévalant de son appartenance au parti nazi, allié de l’Empire du Soleil Levant. Excellent diplomate, il sut trouver les interlocuteurs nécessaires pour que « ses » Chinois soient épargnés.

Cette action du « Schindler de Chine » ne fut pas appréciée de tous : de retour à Berlin en 1938, il fut arrêté par la Gestapo pour collaboration avec les Chinois, et eut toutes les peines du monde à s’en justifier. En 1945, à l’inverse, les alliés l’accusèrent d’avoir été nazi. Rabe devait mourir dans la misère, cinq ans après.

NB : les hauts faits de Rabe avait déjà été filmés en Chine, mais dans un style propagandiste et improbable qui avait entièrement raté l’audience mondiale.

[2] Né dans le Hebei en 1959, « Jerry » Yang Xiangzhong vivait dans un village d’éleveurs porcins où régnait alors la famine endémique. Son frère aîné fut sélectionné par le Parti pour «aller aux études». D’abord résigné, Xiangzhong supputa qu’il serait donc éliminé de ce circuit aux places rarissimes—pas plus d’un universitaire par foyer ! Mais il s’avéra si exceptionnellement doué qu’on lui offrit en 1982 une place à l’université agricole de Pékin, puis en 1985, une bourse doctorale d’embryologie à l’université Cornell aux USA. Puis il rejoignit, comme enseignant chercheur, celle du Connecticut, dont il obtint bientôt 20M$, pour créer un centre de biologie régénérative.

Dès 1999, avec des collaborateurs japonais, il avait créé la génisse Amy, 1er animal cloné aux USA. Par la suite, ses travaux permirent d’établir que les êtres clonés pouvaient se reproduire, et vivre autant que les autres. Enfin, pour contourner le veto de G. Bush à toute recherche sur les cellules-mères, il monta un programme en Chine, avec ses meilleurs étudiants et des chercheurs internationaux. Yang vient de décéder à l’âge de 49 ans d’un cancer des glandes salivaires, après 10 ans de combat inégal.

 

 

 

 

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