A la loupe : Conjoncture: hibernation, puis soleil dans la brume

La Chine aurait-elle déjà dépassé le pire de la crise? Propos prématuré, que seul le pouvoir, adepte de la méthode Coué, soutient sans état d’âme. Mais un nombre intriguant de petits signes s’accumule, évoquant les prémisses d’un redémarrage !

Dans l’immobilier, la tendance reste morne. Sauf dans les «niches» (terme, ici, très adéquat) : Renhe, groupe de centres commerciaux souterrains, caracole à +47% depuis son entrée en bourse en octobre. Pour cause : il occupe des espaces de «défense stratégique», conçus pour servir d’abri en temps de guerre. A ce titre, il jouit de droits et d’une taxation privilégiés qui lui permettent, aujourd’hui, de jouer à l’hirondelle.

La croissance officielle du 4ème trimestre est de « 6,8% », 2,2% de moins que le 3ème, mais pour la 1ère fois en des décennies, celle de l’agriculture, à +7,3%, dépasse l’industrie et l’immobilier (+6,7%). En même temps pourtant, le revenu agricole a chuté à 6% soit -5% en termes réels (après inflation): la différence tient à la chute des mandats des migrants. Autre surprise : en ce 4ème trimestre déjanté, les citadins ont gagné plus qu’en les trois autres (+11%), et le commerce s’est maintenu à +17% : résultat surréaliste, car les usines en rupture de commandes, cessaient déjà de produire : ce que les Chinois ont consommé, a été l’inventaire, et plus de biens ont été vendus, que produits !

Ultime «folie»: les importations de matières premières ont décliné de 9% et l’export a gagné 4%, gonflant les surplus de 50%:c’était la livraison des dernières commandes étrangères de l’avant-crise, et elle annonce la bise… à ceci près qu’une fois les stocks épuisés (ce qui est déjà le cas dans l’acier), une dose d’activité redémarrera. La fin des inventaires, va forcer les usines à recommencer à commander des produits de bases, et à produire pour satisfaire la demande minimale du moment, pour une création de valeur qui s’ajoutera aux crédits du stimulus : Pékin en escompte une croissance de 8 à 9%.

En janvier, la bourse chinoise, unique au monde, a regagné 9,7%, après avoir perdu 65% l’an dernier -et cela continue, réchauffant les places boursières d’Asie ! Les banques, dans le mois, ont prêté 1000MM¥, soit 19% de plus qu’en novembre et décembre, et beaucoup plus qu’en janvier 2008. Même si cet effort peut retomber, croient les experts, c’est une inversion de tendance, face à la récession ! Idem, l’indice des achats de matières 1ères est passé de 38.8 en novembre, à 35,3 en janvier, et l’agence S&P croit que la Chine, des quatre grands pays émergents du groupe BRIC, est la mieux placée, avec sa population frugale, et aux poches les mieux garnies. De tous ces chiffres contradictoires, un fonds américain croit pouvoir lire que le pays est déjà «passé à travers l’orage ». Contrairement au Prof. Roubini, de la New York University, qui dit que la Chine se contentera cette année d’une (dé)-croissance de moins de 5%. Allez savoir…

 

 

 

 

 

 

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