Descente en enfer de Chen Shui-bian
Pour qui se souvient de l’élection triomphale de Chen Shui-bian en 2000 à la tête de l’État, le verdict du 11/09/2009, à Taipei, est choquant : la prison à vie.
Certes, un an de procès a permis de prouver l’accusation de corruption pour 18M$, tout comme son népotisme et ses mensonges, le révélant comme personnage pas à la hauteur de son rôle.
Mais la cause ultime de sa chute est l’échec de sa croisade séparatiste, qu’avait partagé des années la majorité insulaire. Un Taiwan indépendant n’était viable, ni acceptable par Pékin. Le Kuo Min Tang est retourné aux affaires en 2008 pour tirer les conclusions de cet état de fait. Le DPP (Parti de Chen Shui-bian), grand perdant, reproche à Ma Ying-jeou le nouveau Président, son acharnement sur son prédécesseur : pour fournir des gages à la Chine.
Ce verdict ne fera rien pour réconcilier les Taiwanais. Seul point positif : la classe politique locale connaîtra dorénavant le prix de la corruption au sommet, et les mains propres seront un «must ». Quant à Chen, bien sûr, il va en appel.
Sommaire N° 29