Début mai Baidu, n°1 de la recherche en ligne (6200 actifs, 469M$ de chiffre 2008) coupe de 1000¥ (soit 30%) les salaires des publicitaires, augmente les objectifs de vente sous peine de perte de leurs commissions. Les agents se rebiffent par deux jours de grève, conduisant à une marche de centaines de plaignants aux bureaux du travail de Shenzhen et Canton. A ce tournant bizarre, quatre raisons sont citées.
[1] Sur les 4 à 500.000 PME disposant d’un budget de publicité en ligne, trois quarts sont clients de Baidu : continuer à démarcher un marché déjà conquis, c’est gâcher son argent. [2] En crise, les mêmes PME coupent leurs budgets: là encore, les agents perdent leur utilité. [3] Google, le rival remonte la pente, en offrant légalement les musiques à télécharger que Baidu permet de pirater. Google vient de faire chuter le titre Baidu au Nasdaq (NY) de 5,55%. [4] Baidu se voit rattrapé peu à peu par sa réputation, après un scandale il y a six mois, ayant listé dans son moteur de recherche des hôpitaux sans licence, mais lui versant des bakchich.
Tout cela suggère chez Baidu un mauvais temps annoncé – la nécessité de mûrir.
Sommaire N° 18