Mauvais délit, au mauvais moment
A Changchun (Jilin), où il avait été transféré afin de ne pas risquer de faire pression sur le juge, Wang Weigong, ex-Secrétaire au Bureau Général du Conseil d’Etat, reçoit la peine de mort avec 2 ans de sursis pour avoir empoché 1,9M$ sur une dizaine d’années, notamment en lien avec le célèbre détournement du fonds de pension de Shanghai en 2006. A Jinhua (Zhejiang) Wu Ying, qui avait 26 ans, en 2007 lors de son arrestation, voit son procès débuter (16/04), pour fraude financière, aussi passible de la peine capitale. Fille de paysan, déterminée à s’arracher à la misère, Wu Ying avait d’abord monté son salon de coiffure en 1997. Neuf ans après, elle était créditée d’une fortune de 3,6MM¥, 6ème femme plus riche de Chine. Selon l’acte d’accusation, 11 personnes lui ont prêté 390M¥ pour les faire fructifier, qu’elle a dilapidés. Ce qui transpire de ces deux cas, est l’hypersensibilité de l’Etat sur la fraude, faisant suite à 30 ans de laxisme. Pékin a aujourd’hui besoin de châtiments exemplaires, surtout pour priver la base, souvent victime d’indélicatesses des puissants, d’un prétexte pour s’embraser.
Sommaire N° 14