Joint-venture : L’Union Européenne tance Pékin

L’Union Européenne tance Pékin

Il n’est pas courant de voir l’Union Européenne critiquer si vertement l’administration chinoise. Elle le fait sans prendre de gants (21/04), après avoir épluché son palmarès 2008 des faux produits saisis grâce au système Rapex d’alerte rapide de produits de consommation dangereux non alimentaires. En 2008, 1866 interdictions furent émises aux 27 Etats membres : 16% de plus qu’un an avant. 59% d’entre elles provenaient de Chine, contre 52% en 2007 et 49% en 2006. La courbe parle d’elle-même, et l’inquiétude de la commissaire Maglena Kuneva est exacerbée par le fait que dans 50% de ces cas, l’origine du lot n’était pas retraçable -probablement suite à un brouillage volontaire des pistes.

A travers le monde, près d’un tiers de ces produits interdits étaient des jouets, suivis de l’électroménager (11%), des voitures (10%) et des vêtements (9%). Bruxelles en déduit le besoin de renforcer la coopération, pour éradiquer la malfaçon à la base.

Ce qui pourrait s’avérer plus facile avec la concentration des secteurs, sous l’effet de la crise : dès janvier 2009, 4000 firmes de jouets— 50% du métier—avaient fermé leurs portes !

France/Chine – cap réconciliation

Après quatre mois de fâcherie, la réconciliation franco-chinoise se fait à étapes forcées… des élus français. Troisième du genre en un mois, la semaine passée vit en Chine le retour après 27 ans d’une délégation du Parlement -son Président B. Accoyer, ses membres M. Herbillon (UMP) et B. Leroux (PS). Honneur significatif, le Président Hu Jintao les reçut afin de parler, «au-delà du Président Sarkozy, à la France entière». Il accepta de se rendre en France à l’automne, et invita Fr. Fillon, le 1er ministre «fin août», pour poser la 1ère pierre du réacteur nucléaire EPR. Sur le traces des élus, suit J. Chirac (28-29/04) en visite privée, et le bal des ministres, dans les deux sens, pour relancer les coopérations (énergie, droit, médecine, environnement)…

Les liens sont donc rétablis. Mais on le note: finies, les demandes de droits de l’homme à la Chine, la soumission de listes de prisonniers politiques. Et bien sûr, le soutien, même officieux au Dalai Lama. Contrairement à la thèse d’Accoyer pour qui «on retourne aux fondamentaux de cette relation bilatérale unique, vieille de 45 ans», la relation a pris un tournant, avec une Chine qui n’hésite plus à s’imposer. Hu voit cette relation basée sur «l’écoute, la sincérité et le dialogue». Mais l’est-elle encore sur « l’égalité » ?

 

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire