Pol : Espionnage chinois nouveau genre : virtuel !

Espionnage chinois nouveau genre : virtuel !

A mesure que l’internet conquiert tous les métiers du monde, l’espionnage suit, attiré par cette ressource inépuisable de renseignements. En pointe de cette écoute virtuelle, se trouvent des pays tels USA, Russie, Israël, Royaume-Uni ou… Chine. Chez Symantec, n°1 mondial de l’anti-virus, les alertes de ce type sont passées de 2 par semaine en 2005, à 53/jour en 2008. Quoique démentie par des universités et diplomates chinois, l’information qui suit est digne de réflexion. Durant trois semaines de juin 2008, des experts des universités de Toronto et de Cambridge explorèrent (à l’invitation de leurs propriétaires) les ordinateurs du gouvernement Tibétain en exil à Dharamsala. Ils y découvrirent un logiciel malveillant, implanté depuis un e-mail, qui permettait la prise de contrôle complète de l’appareil. De fil en aiguille, ils remontèrent à une source : ils mirent à jour un réseau «Ghostnet», et des victimes disséminées à travers la planète.

A l’origine l’enquête, était un mail adressé par les diplomates tibétains à un collègue étranger pour lui offrir une rencontre avec le Dalai Lama : avant d’avoir pu répondre, ce fonctionnaire avait reçu un appel officiel chinois l’avisant de renoncer à l’entretien. Les vérificateurs universitaires purent pénétrer dans un des centres de contrôle, apprendre ses commandes : ils parvinrent à « rétro-infecter » un de leurs propres ordinateurs, et à voir, à son insu, un espion inspecter à distance son contenu. Ainsi, ils purent récupérer la liste des 1200 ordinateurs piratés à travers le monde. 30% étaient des cibles « de choix » : cabinets d’avocats new yorkais, le bureau d’Associated Press à Londres, les ministères des affaires étrangères , à Djakarta, Manille, Téhéran, le 1er ministre du Laos, une ambassade d’Inde, un ordinateur non protégé au quartier général de l’OTAN (Organisation du Traité Atlantique Nord) à Bruxelles…

Qui est responsable ? Rien n’est certain, à part le fait que trois des quatre bases de commandes fussent situées en Chine (Hainan, Guangdong, Sichuan, la quatrième étant une société d’hébergement en Californie). L’Etat chinois dispose notoirement de son réseau. Mais en l’occurrence, l’organisation aurait aussi bien pu être étrangère-mercenaire, ou chinoise-privée. La Chine compte aujourd’hui 270M d’internautes. Et ce pays en pleine effervescence nationaliste peut compter des millions de gens motivés pour un espionnage patriote, disposant des compétences techniques nécessaires, et capables de s’organiser en associations à l’insu, ou sans l’accord du pouvoir.

Telle est l’inquiétante conclusion des chercheurs: «ce que des barbouzes chinois font en 2008, la mafia russe le reproduira en 2010, possiblement suivie de gangsters du tiers-monde». Parce que ce n’est pas cher et ça peut rapporter gros. Sauf si la communauté de l’internet se dote des outils pour se protéger…

Linfen, au bout du rouleau ?

Linfen (4,1M hts, Shanxi), ville de mine et de chimie serait, selon l’institut Blacksmith (US) la plus polluée du monde. Elle a aussi un record d’accidents miniers, tels les coups de grisou de novembre 2006 (24 morts), mars 2007 (27 morts), février 2008 (105 morts), ou la rupture d’une digue de décantation en septembre 2008 (270 noyés): ultime catastrophe qui avait valu la révocation au maire, au secrétaire du Parti et au Secrétaire provincial Meng Xuenong. Or, voici à présent du jamais vu en Chine : depuis, le Parti cherche en vain un maire, un secrétaire. Même le conseil municipal n’a pas pu se tenir, pour confirmer un maire par intérim. Nul ne veut de ces postes qui brisent les carrières. Gao Xinmin, professeur à l’école du Parti observe: «cessons de limoger les leaders au 1er accident… ». Il faut dire que Linfen, en trpos ans, a vu défiler quatre maires -un par sinistre.

NB :dès l’antiquité, un empereur déclarait: «quand le général perd la bataille, il faut lui couper la tête». Mais pour Linfen, si l’on veut lui laisser le temps de remonter la pente, il faudra passer à un autre style administratif, combinant compétence et patience !

L’APL fidèle au Parti plus qu’à la nation

Général de 67 ans, ayant servi la Costind (division de recherche en armement), puis Commissaire politique au département de l’armement, puis à la Commission centrale (CMC), «gouvernement» de l’armée populaire de Chine (APL), Li Jinai est un homme qui compte et qu’il faut écouter. Il annonce, dans la revue théorique Qiushi, que l’armée doit se libérer d’« erreurs libérales » telles que «dépolitiser» l’armée -lui faire changer d’allégeance, du Parti vers la Nation. C’est une mise au point adressée à une frange invisible, réformiste de l’APL. Elle peut se lire de plusieurs manières: [1] Elle est la réponse de l’armée aux appels de la Charte ’08, pour une réforme constitutionnelle : fin de non-recevoir qui peut refléter les vues de Hu Jintao, n°1 de la CMC. [2] Cette position évoque la quête morale d’un rôle d’avenir pour l’armée populaire de Chine, si la question de Taiwan se résout, pourquoi maintenir la course à l’armement et à la professionnalisation? L’APL peut-elle perdre son rôle de bras armé de la dictature du prolétariat ? [3] Enfin, question de budget : en 2009, la défense touche +15% de crédit (70MM$), permettant des hausses de salaires. Grâce au Parti—pas à la nation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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