Argent : Bourse : grand nettoyage, et grande mousse de printemps ?

Durant cette semaine du « G20 », la bourse chinoise a poursuivi sa convalescence improbable, alors que se poursuit la contraction des commandes mondiales et de l’activité industrielle. Le 1er avril, la bourse de Shanghai gagnait 1,5%, celle de Shenzhen +1,9%, portées par le flot du crédit et la foi en ce mantra, «la Chine sortira 1ère de la crise», répété par des gens plus ou moins indépendants, tel Zhang Zhuo, courtier chez Galaxy, qui prédit pour l’année une hausse boursière de 27%. Un autre ressort de la reprise, est la faiblesse de l’offre, en l’absence d’émissions nouvelles depuis sept.

Après avoir parlé depuis 10 ans d’assainir la Bourse, la CSRC, la China Securities Regulatory Commission, (son vice-Président Fan Fuchun) s’est mise à nettoyer les écuries d’Augias, avec trois mesures en cours :

[1] la réforme des règles d’entrée en bourse. La CSRC l’avoue sans embarras. Depuis 1992, cette bourse était à l’avantage unique des firmes et des courtiers. Selon Wind Info, en 2007, les 125 firmes listées ont vu leurs parts s’envoler en moyenne de 191% entre l’achat initial et le 1er jour de cotation: poussée outrageuse et injustifiée. Sur le marché initial, les parts ne s’obtenaient que par loterie, jeu vicié qui maintenait un prix artificiel, sans rapport avec la réalité. Les acheteurs avisés se réunissaient en clubs (clandestins) pour multiplier les chances en loterie, mettre ensemble les parts acquises, et revendre après 3 à 6 semaines pour éviter l’inévitable chute. Ce système ayant causé l’an dernier une chute de la bourse de 65%. La CSRC cherche la parade, comme par exemple laisser, comme dans les grandes banques, des investisseurs stratégiques être servis à l’avance, afin que soit fixé un prix public réaliste…

[2] le renforcement des marchés à terme par la création le 27/03 en bourse de Shanghai, d’un marché des aciers, permettant aux producteurs de compter sur des prix fixes à un semestre. Cette création permit au cours du fer à béton de monter de 5,6%.

[3] après 10 ans d’attente, due au lobbying des places primaires et des grandes entreprises d’Etat, le Growth Enterprise Board (GEB) voit ses règles approuvées. Cette place des marchés à risques, ouvre à Shenzhen une « petite » concurrence à la bourse traditionnelle, en acceptant d’ici mai une dizaine de start-up triées sur le volet, qui tenteront de capter pour 24M² d’épargne en moyenne. Liant enfin après 10 ans, les petites firmes à haute technologie, et les investisseurs. Grand espoir : sur les 200 PME cantonaises attendant leur tour en bourse, une soixantaine a parié sur le Growth Enterprise Board.

2009, l’année Unicom

Ca roule pour China Unicom. C’était voulu par la tutelle MIIT (Ministère des Industries et des technologies de l’Information), pour lui permettre de remonter la pente face au géant China Mobile. Unicom a vu en 2008 ses profits monter de 58% à 4,96MM$, en dépit d’une érosion de trafic et de la fermeture de Little smart, le réseau sans fil du groupe Netcom absorbé par Unicom dans le cadre de la refonte du paysage téléphonique chinois. Secret de ce profit : la vente de sa branche mobile CDMA à China Telecom pour 6,4MM$. Unicom va aussi lancer le 17 mai dans 55 villes son réseau 3G. Pour ce faire, il a tiré le bon numéro : la technologie européenne WCDMA (contrairement à China Mobile, affligé de la filière nationale TD-SCDMA). Unicom pourrait aussi souffler à China Mobile le contrat iPhone, populaire en Chine. En tout cas, Steve Jobs, le patron d’Apple lassé de faire du sur-place dans les palabres avec Mobile (qui exige sa part d’iTunes, la maison de services d’iPhone) négocie désormais des deux côtés!

 

 

 

 

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