A la loupe : Renforcement de la sécurité avant l’orage

Sur un bateau, quand vient l’ouragan, on retend les haubans et resserre les noeuds. C’est ce que fait le parti communiste chinois, de mille manières. Forcément lacunaire, le bref tableau qui suit de toutes les mesures sécuritaires, donne une idée de l’état d’esprit, mentalité d’assiégé. Pékin assiégé tente de se prémunir de 1000 dangers !

Depuis novembre, la dissidente Charte ’08, qui réclame plus de démocratie, a rassemblé 7000 paraphes: déjà 101 des 300 signataires initiaux ont été inquiétés (Zhang Zuhua), emprisonnés (Wen Kejian), assignés à résidence (Liu Xiaobo), ou convoqués pour abjurer (prof. Xu Youyu, de la CASS, l’ académie chinoise des Sciences Sociales). Mais en son édito du 1er janvier, Nanfangzhoumo (Canton) paraphrase la Charte pour la soutenir : « oui, nous défendons sans faiblir ces valeurs humaines de progrès, démocratie, libertés et droits de l’homme ».

Une nouvelle censure de l’internet est annoncée, avec force équipements plus puissants, importés. Ostensiblement, c’est à la pornographie que s’en prend la campagne, commençant à fermer les portails, même les plus grands, s’ils persistent dans leurs « fautes de goût ». Baidu et Google(-China)  s’excusent platement- et invoquent la difficulté de la tâche, face à 300M d’internautes et 50M de blogs.

Divine surprise pour Microsoft, une vieille déviance commence à être réprimée, le piratage de ses produits. 11 hommes sont condamnés de 18 à 80 mois, pour avoir copié et vendu ses produits dans 36 pays en 11 langues, pour un préjudice de 2MM$.

Les cadres peuvent (un peu) moins voyager à l’étranger aux frais du socialisme ou de firmes sollicitant un privilège : de juin à novembre, 4000 cadres ont été retenus. Ils sont tout de même 830.000 à avoir pu sortir, « 19% de moins qu’un an auparavant ».

Contre la mafia, une nouvelle police est annoncée pour suppléer l’autre qui ne fait plus face, n’ayant pu de janvier à mai 2008 arrêter que 350.000, condamné que 20.292 membres des Triades (三合会). Mais Liang Huaren, criminologue voit comme source essentielle de cet envol du crime organisé, la crise de l’emploi et l’injustice sociale.

A l’étranger, la Chine commence à réclamer l’extradition des cadres et patrons véreux, même non nationaux, en fuite avec des fonds dérobés. Comme ces deux cadres chinois « égarés » à Paris, le mois dernier, avec un important fonds de caisse.

Enfin pour moraliser la bourse, les firmes cotées se voient ordonner de signaler dans leurs rapports semestriels leurs actifs à l’étranger. Ceci afin que le client puisse se rendre compte de déboires éventuels, tels les 2,3MM$ grillés par l’assureur Ping An, en rachetant 5% des parts du groupe belge Fortis

 

 

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