A la loupe : OMC—le premier verdict

[1] De toutes les plaintes contre la Chine à l’OMC (l’Organisation mondiale du commerce), le 1er verdict vient de tomber (14/02) : la Chine est condamnée. En 2006, après des années de dialogue stérile sur un litige d’automobile, USA, Union Européenne et Canada avaient attaqué Pékin : la Chine taxait de 25% tout véhicule étranger, même monté sur son sol, si plus de 60% des pièces avaient été importées.

Pour les plaignants, c’était une mesure protectionniste. Pékin se défendait en alléguant le besoin de se protéger d’imports camouflés en production locale. Or, Genève, en un verdict intérimaire, a tranché : « dans tous les aspects majeurs, la Chine a failli à ses obligations »! Pékin fera sans doute appel, gagnant ainsi un ou deux ans -mais de toute manière, disent les professionnels, « le mal est fait »: l’impact du jugement sera quasi-nul. Durant sept ans, les équipementiers mondiaux, pour ne pas perdre leur marché, ont du suivre leurs clients en Chine, où désormais, la qualité locale atteint souvent le niveau international.

NB : mais ce verdict n’est que le 1er d’une longue série : l’impunité pour la Chine, comme membre nouveau et émergent, est révolue !

[2] Contre la Chine, l’Union Européenne multiplie les actions. Le commissaire aux échanges, Peter Mandelson lance un ultimatum pour qu’elle rouvre son marché de l’information financière.

Depuis le 25/01, la procédure de plainte est prête, suite à la Grande muraille érigée depuis septembre 2006 contre les agences étrangères : Xinhua, l’agence locale, a le monopole de leur distribution à travers son réseau. Il s’agit donc d’une plainte pour distorsion de concurrence, car AFP, AP ou Reuters se voient forcées par Xinhua, à la fois leur tutelle et leur rival, de rectifier ou annuler leur papier…  

NB : ainsi, quoique ce sujet relève typiquement de la souveraineté nationale, l’Union Européenne veut enfoncer un coin dans la forteresse de la liberté d’informer en Chine -et n’exclut pas d’agir avec les USA et le Canada. La course en meute semblant leur réussir.

Autre action : Bruxelles exige de tout produit rizicole chinois, la preuve qu’il ne contient pas d’OGM, tel l’élément Bt163, sous peine d’être refoulé aux frontières, au 15/04. L’administration chinoise avait déjà fourni des garanties, mais depuis, des traces d’OGM avaient été décelées dans des lots à travers les 27 pays membres.

NB : côté USA, pas de plaintes nouvelles, mais par contre, le FBI dévoile 2 affaires d’espionnage chinois (11/02).

Gregg Bergersen, fonctionnaire, aurait vendu des documents secrets-défense à Kuo Taishen (Taiwanais) et Kang Yuxin (Chinois).

– Chung Dongfang, ancien de Rockwell puis de Boeing, aurait passé des plans aéronautiques et spatiaux à la Chine… Pékin dément, et prie l’Amérique de cesser ses jeux de « guerre froide ». Affaire en lien avec celle de Chi Mak et de sa famille en 2007, autre réseau de transfert de technologies militaires vers la Chine.

 

 

Avez-vous aimé cet article ?
Note des lecteurs:
0/5
9 de Votes
Ecrire un commentaire