A la loupe : Relance – la Chine innovante mais économe

Outre les objectifs déjà évoqués en notre éditorial, le conclave ministériel (8-10/12, Pékin) d’ajustement du plan de sauvetage, a évoqué l’orientation d’abaisser, d’ici 2020, la part des échanges commerciaux dans le PIB, de 65% à 40%. Pékin veut une économie plus autocentrée, et une société épargnant moins et consommant plus. Pour l’an 2009, il tente de sauver au moins 8% de croissance, conscient du fait que 7%, seraient  synonyme de récession. Mais face à ses objectifs sociaux (écoles, hôpitaux, Sécurité sociale), il voit face à lui l’opposition sourde des provinces, qui entendent bien réaliser coûte que coûte les projets d’équipements lourds et de complexes industriels dans leurs cartons depuis des lustres.

Le Conseil d’Etat fait aussi face à l’épuisement de ses moyens. Refusant de puiser dans ses réserves, il va laisser filer à 40,7MM$ (soit +56%) son déficit budgétaire en 2009. L’argent dégagé permettra de financer des mesures fiscales, telle l’exonération de la taxe sur les profits d’investissements pour le Fonds de pension, (pour l’aider à éponger ses pertes boursières), ou une baisse de 1% de l’impôt des sociétés, qui rapportait 87MM$ en 2007. En soutien aux ménages, le seuil de l’imposition sur le revenu passera de 2000¥ à 3000¥ mensuels (50MM¥). Pékin déploie aussi des mesures non monétaires, de nature à restaurer la confiance par exemple, en améliorant le cadre de la santé. La presse annonce au 1er janvier, l’apparition sur le paquet de cigarettes d’images et formules destinées à inquiéter le fumeur. Au 10/12 débutait une campagne de quatre mois de raids massifs sur les usines alimentaires, de listes noires de producteurs, de mise au ban d’additifs dangereux, etc. Autre innovation qui changera bientôt la vie de la Chine côtière : grâce à 110.000 cheminots, la construction du TGV Pékin-Shanghai progresse comme l’éclair et serait « presque finie », avec plus que trois ouvrages à achever, dont le Terminal de Shanghai et les importants viaducs de franchissement du Yangtze et de la Huai : dans un an, Shanghai, Pékin ne sont plus qu’à 5 heures – et l’avion, détrôné.

Les groupes d’aviation publics (Air China, Eastern, Southern) se voient priés de reporter ou d’annuler leurs commandes d’avions neufs. L’Etat a de bons moyens de se faire entendre, devant encore leur octroyer des impôts allégés pour faire face à la forte diminution des passagers. Airbus pourtant, signale qu’aucune rétractation ne lui est parvenue à ce jour : 430 appareils sont concernés.

Signalons pour finir l’accueil réservé à cette retouche au grand plan : à peine le conclave terminé, la bourse de Shanghai s’est effritée (-2,28% le 11/12) : chagrine qu’aucun crédit nouveau n’ait été promis—et surtout, suivant sa soeur mondiale en pleine bérézina—Tokyo :-5,6%, Berlin (Dax) : -2,2%…

 

 

 

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