Pol : Doha-Kyoto – en attendant Obama

Fraude Sanlu : l’heure des dommages et intérêts

Sous l’angle social, la fraude Sanlu, de lait maternisé à la mélamine (matière plastique) atteint un record mondial: 22M de bébés testés, 294.000 atteints de calculs aux reins (mal d’ordinaire réservé aux vieillards), 54.000 internés en hôpital, et «6» morts. Par la voix de son porte-parole Mao Qun’an, le ministère de la santé annonce (11/12) des compensations à payer par Sanlu «et quelques autres firmes à problèmes»: les dossiers sont en cours de constitution. La Chine qui vient de dépenser des centaines de millions de ¥ en IRM et autre prise en charge médicale, réagit donc en Etat responsable.

Toutefois, parmi les familles et leurs avocats, la procédure est critiquée. L’Etat a choisi une action pour l’instant à huis clos, sans concertation avec les victimes. D’autre part, les plaintes privées ont été déboutées -« l’instruction étant en cours». Y-compris la plainte collective de 63 familles réclamant 14M¥, dans le Hebei, rejetée le 9/12. Les raisons de l’Etat sont compréhensibles -éviter le dérapage « politique », et garder en main toutes les cartes pour sauver Sanlu et ses emplois. Mais il risque, disent les gens de robe, de perdre le bénéfice de son action : que les victimes ne sentent pas, au moment du verdict, que justice a été faite. A moins que l’enveloppe qui leur reviendra, soit correcte, et prenne en compte le préjudice moral de la confiance trahie !

 

    Doha-Kyoto : en attendant Obama…

Doha et Kyoto-II, les palabres qui tiennent en haleine la planète, s’achèvent (12/12) sans accord, mais sans rupture -nul ne voulant en porter la responsabilité! A Genève, la ronde de Doha sur de nouvelles concessions commerciales multilatérales bloque sur un conflit entre les USA (S. Schwab) et l’Inde, sur des questions pointues, oiseuses au vu de l’enjeu, telles les droits d’import agricole, les aides au coton ou les zones franches chimiques. Le conflit n’a pas bougé depuis juillet, et les pays émergents ne se privent plus, Brésil en tête, d’appeler Obama à la rescousse, pour écarter l’équipe américaine présente! A Poznan, les débats de Kyoto-II, pour un futur protocole de lutte contre le réchauffement global, avancèrent tout doucement, ponctués par l’obtention (tardive, difficile) d’un accord interne entre les 27 Européens, de réduire de 20% leurs émissions, entre 1990 et 2020. Accord délayé par des concessions l’Europe de l’Est, Pologne en tête. Ces divisions permirent à la Chine d’apparaître comme un des héros de la fête, premier émetteur de CO² mondial, mais offrant ce plan audacieux de quotas… individuels d’émission de gaz à effet de serre, de 2,33t de CO² par habitant d’ici 2050… Enfin, le démocrate américain J. Kerry rasséréna les 11.000 congressistes perplexes, en leur prédisant que Obama, fin 2009, signerait l’accord à Copenhague, «même si les lois fédérales n’étaient pas prêtes».

Impression conclusive: en coopération climatique comme en celle de l’OMC, l’organisation mondiale du commerce, le monde en panne, attend le dépanneur Obama !

 

 

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