A la loupe : Taiwan – la nouvelle donne

Les législatives du 12/01 à Taiwan, viennent de changer toutes les perspectives concernant la Chine : DPP (indépendantiste au pouvoir) comme KMT pro-réunification, rament désormais dans le même sens, celui du rapprochement.

C’est que le DPP et son leader ultra Chen Shui-bian ont été étrillés, ne recevant que 27 des 113 voix au « Yuan législatif » (Parlement). Or, pour l’autre enjeu, crucial, des présidentielles du (22/03), tout n’est peut être pas perdu pour  le camp « indigène », à condition de convaincre l’opinion de ne pas mettre tous ses oeufs dans un seul panier. L’opinion vient de dire qu’elle ne voulait pas d’une séparation «au forcing» avec le continent. Pour éviter le conflit, et pour tenir compte de l’intégration économique, moteur de sa richesse : en décembre, ses exportations ont monté de18% grâce à la Chine, qui vient de dépasser les USA comme 1er fournisseur et client (comme avec le Japon). Les choses sont claires : «on ne mord pas la main qui vous nourrit »!

Aussi Frank Hsieh, le candidat du DPP propose de « reculer » les 2 referendum programmés par Chen pour le 22/3, scrutins symboliques qui devaient décider si Taiwan devrait tenter d’entrer à l’ONU sous son nom propre plutôt que sous celui de «République de Chine» – Pékin étant évidemment hostile à ce projet qui la provoque. Hsieh suggère aussi, en cas de victoire, de faire 1er ministre Ma Ying-jeou, son rival du KMT. Ce qui serait normal, le KMT disposant désormais de la majorité au Yuan législatif. Mais une telle cohabitation à Taiwan, n’est pas dans les moeurs.

Côté KMT, Ma offre de rétablir les liaisons aériennes, à commencer par des vols charter de week-end dès cet été, à temps pour les Jeux Olympiques.  Et d’engager des négociations pour un plan de paix formel, voire une réunification sous trois conditions qui, si appliquées, changeraient profondément le visage du pays et reporteraient la réunification à des décennies plus tard…

Dans l’attente du scrutin présidentiel, le gouvernement de Chen, respectant le verdict des urnes, met les bouchées doubles pour sortir d’ici le Chunjie, un plan d’assouplissement des investissements de l’île sur le continent (déjà quand même 100MM$, tandis que ses expatriés atteignent le million). Ainsi, pour acheter un bien en Chine, citoyen ou firme insulaire ne devront plus déclarer la source des fonds, et pourront obtenir de leurs  banques taiwanaises jusqu’à 50% du financement.

Tout ceci permet très logiquement au citoyen taiwanais de rehausser sa cote d’espérance d’un climat meilleur : 47% croient désormais que les relations se seront embellies d’ici décembre—c’est le record d’optimisme, depuis 2003 !

 

 

 

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