ICBC reboise le paysage bancaire aux USA
Après Sydney et Dubai, c’est au tour de New York de voir l’ICBC, l’Industrial & Commercial Bank of China (15/10) déployer ses tréteaux. 1ère banque chinoise, qui revendique aussi une 1ère place mondiale par ses actifs en bourse de 150MM², 6,4MM² de profits au 1er semestre. A ce grand bond, l’ICBC s’est préparée depuis 2005, en rachetant à Hong Kong (cf VdlC n°26/2005) les 126 agences de Fortis (alors, réseau «Belgian Bank»). Elle en a hérité d’un pool d’experts pour se former en interne à la banque moderne, et pour équiper ses futures filiales à l’étranger. Pour l’heure, ICBC ne tire que 3% de ses revenus hors frontière : elle veut tripler le pourcentage et s’installe aux USA, à un moment favorable -où l’expertise financière ne vaut pas cher. A New York elle offrira des services de règlements internationaux, financement commercial, financement de projets en Chine… pour drainer l’épargne des 400.000 fils du Ciel établis dans la «Big apple ». ICBC se lance dans l’aventure new-yorkaise, en même temps que China Merchants, le n°6 national, fort de ses 80% de hausse de bénéfices nets depuis janvier. China Merchants a ouvert sa succursale le 8/10. Avec la bénédiction du Conseil d’Etat et de leurs tutelles Huijin et Sasac (State-Owned Assets Supervision and Administration Commission), l’une et l’autre s’apprêtent à tailler des parts de marché à une Banque de Chine à la réputation entachée aux USA par des scandales de blanchiment de fonds de Corée du Nord, ou de malversations —le dernier cas, encore en jugement, portait sur 485M$ (cf VdlC n°29).
Mais qu’on y pense : trois banques chinoises à New York, en concurrence, c’est un changement radical du relief bancaire hors frontière, jusqu’alors dominé par une seule Entreprise d’Etat prenant de Pékin ses ordres par télex. Cette banque nouvelle, quoique encore propriété de l’Etat, se bat désormais sur le marché, avec toutes ses concurrences, à armes -presque- égales !
Sommaire N° 33