Argent : Barrages—les grands travaux d’urgence

Barrage : les grands travaux d’urgence

La politique des grands travaux est bienvenue, quand approche la bise de la crise. Elle permet à l’Etat d’y employer les masses monétaires gelées des banques et de maintenir des millions d’emplois peu payés, à des tâches utiles. Or, quoi de plus utile, que de réparer les 37.000 barrages sur 87000, (4000 de plus qu’en 1999) classifiés «dangereux» ?

Vieux de 40 à 50 ans, ces ouvrages souffrent de grossières fautes de conception et de la mauvaise qualité des matériaux d’origine. A cette époque «révolutionnaire», les masses avaient répondu à l’appel de Mao de « vaincre la nature », en érigeant trop vite des barrages technologiquement médiocre. Depuis 1949, au moins 3200 de ces retenues ont lâché, causant la mort de 10aines de milliers de villageois. Et le temps travaille contre l’homme, car les ouvrages se dégradent rapidement, battus par les pluies torrentielles du réchauffement global.

Sous trois ans, le ministère de la ressource aquatique compte réhabiliter les 6.240 ouvrages les moins fiables, contre 2.300 au cours des huit années précédentes. Coût du projet : 5,1MM², dont 60% (2,7MM²) à charge du pouvoir central.

 

Chongqing, Bo Xilai au travail

A peine installé dans ses nouveaux murs à Chongqing, Bo Xilai, le flamboyant ex-ministre du commerce, retrousse ses manches-comme pour rappeler à Pékin qu’exil ne rime pas avec pantouflage. Le nouveau Secrétaire du Parti de la ville autonome vient de faire approuver un plan de 10MM² pour réhabiliter le vieux Chongqing.

Effort lourd, qui embolisera 25% d’une année de PIB de la ville, et sollicitera le concours d’architectes internationaux. Ce qui est une première, vu la classe sociale visée : les villes de la côte ont souvent fait venir des architectes de renom, mais pour le haut de gamme. Ici, c’est de 7Mm² d’habitat délabré qu’il s’agit, à reconstruire en HLM pour 160.000 familles démunies. Dès cette année, 1,8Mm² seront rebâties. Dans les mois à venir, Pékin attend de Bo qu’il invente, dans sa ville-province de 33M d’âmes, une zone économique au concept entièrement revu, durable, qui soit un modèle d’avenir pour la nation.

Ce défi n’est peut-être pas étranger à la création (17/01) d’un groupement de 18 ministères pour coordonner la croissance de la « région centrale », 1Mkm² répartis sur six provinces, abritant 450 M de fermiers qui produisent 40% des vivres du pays, tout en assurant sa principale base énergétique.

 

 

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