Joint-venture : Areva—d’EPR en retraitement

Vale-Baosteel— le bras de « fer »

Comme chaque année à même époque, l’empoignade a repris entre Vale do Rio Croce (VDRC), le géant brésilien du minerai de fer (chef de file des miniers mondiaux) et Baosteel le sidérurgiste shanghaïen – sherpa des aciéries chinoises. Ensemble, ces groupes doivent convenir d’un prix annuel de base, qui fera référence mondiale.

Grosses colères et coups de Jarnac ne sont pas absents de ce tapis vert dont le résultat, il faut le dire, jouera sur une économie mondiale déjà dans tous ses états (chute moyenne des places boursières depuis 1er janvier 2008 = 9%). Ainsi, VDRC, pour exacerber le besoin et justifier ses exigences, a tout bonnement fermé un port d’embarquement et annulé 30 cargos pour la Chine, tout en « retardant » 20 autres bâtiments en février. Du coup, par rapport au 1er janvier, le cours du fret s’est effondré de 18%. En 2007, la hausse avait été « modeste », à 19,5%, faisant suite au « carnage » de  ’06, où les mineurs avaient emporté un butin de +71%. Cette année, selon une fuite australienne, ils attendent 50% – voire 70%. Ainsi le 16/01, comme pour répondre au « lock out » brésilien, Baosteel et ses alliés quittaient solennellement la salle… Pour y revenir le lendemain, toute honte bue, et prétendre qu’ils n’avaient jamais rompu les palabres…                             

NB: à noter l’attitude de l’administration chinoise. En 2007, exigeant le gel du prix de 2006, elle interdisait à ses aciéristes de signer, et aux ports de débarquer du minerai à prix en hausse. Or, il n’a fallu que quelques jours pour atteindre la déroute, des aciéries préférant signer « en douce » pour éviter la rupture de stock, tandis que le port écoutait la province plutôt que Pékin… Ayant appris la leçon, plus question pour Pékin de jouer l’interventionnisme. Par réalisme plus que par coeur, il se soumet à la loi du marché – qui lui sourit, quand même, plus souvent qu’à son tour !

Citi—c’est fini !

La semaine passée, nous évoquions un quasi-deal pour l’injection dans Citigroup de 2MM$ par la Banque du Développement (CDB), la banque politique juste recapitalisée de 20MM$.

Or, le 14/01, la tutelle décide que non. Par prudence, avant de dépanner des géants financiers américains, une économie en début d’une récession dont on ne voit pas le fond -pas question de risquer ses précieuses réserves. D’autre part, l’Etat ne semble pas avoir arrêté sa religion, sur l’autonomie d’action de la CIC (China Investment Co.), son tout nouveau bras financier.

Intéressant dilemme, alors que Gordon Brown le 1er ministre britannique est à Pékin pour plaider le placement de 200MM$ de la CIC à Londres, la plus vieille et « sure » place mondiale. Mais d’un point de vue chinois, tant qu’à investir, pourquoi City, plutôt que Citi ?

 

Areva, d’EPR en retraitement

« Il n’y a aucun problème avec la commande chinoise de 2 EPR », dit (17/01) un porte-parole d’Areva, le groupe nucléaire. « Le contrat se déroule selon le plan ».

Cette mise au point fait suite à deux bruits.

D’une «source proche du dossier», Pékin, pour honorer ce contrat de 8MM², exigerait l’ «engagement irréversible » du groupe de transférer aussi la technologie du retraitement. En effet, tel que signé le 26/11/2007, Areva et le groupe national CNNC (China National Nuclear Corporation) s’engagent à «étudier» (mais non à « réaliser ») une usine en Chine, pour 15MM².

D’autre part, un cadre cantonais de la CGNPC (China Guangdong Nuclear Power Corp)  serait sous enquête : un ancien d’Areva à Pékin, Paul Felten serait « retenu en Chine pour ses besoins ».

Or selon nos sources, voici quelques précisions :

1] l’enquête porte sur des contrats passés vers 2004, sans rapport avec la filière EPR. Paul Felten a été entendu, retenu quelques semaines pour vérification, puis est retourné en France début janvier.

[2] Il n’y a pas de pression sur le contrat EPR, le chantier est en préparation.

[3] Sur l’usine de retraitement, les négociations progressent « très bien ». Le cahier de charges se prépare, pour cet outil qui retraitera les déchets du programme nucléaire chinois à l’horizon 2020. Le seul obstacle – origine possible de la « fuite » vient de France: la perspective de confier cet outil pouvant être détourné à des fins militaires, ne plairait pas à tous. Toutefois, la signature du contrat EPR rend irréversible le transfert, comme la coopération future avec la Chine -sur le modèle de celle déjà en place avec le Japon !

 

 

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